Dès le début, nous sommes prévenus par les tour de piste que fait la voiture: ça va tourner en rond. Mais pas comme on le pense, j'ai vu ça plutôt comme pour montrer la vie dans laquelle est emprisonné Johnny Marco. En effet, Johnny est un sulfureux acteur qui vit dans le très hype Château Marmont. Il passe de femme en femme, mais sans beaucoup de plaisir, sans entrain. On perçoit, peut être une sorte de lassitude. Je parle d'emprisonnement, car il semble adopter le comportement qu'on attend de lui. Il se complaît, surement, dans cette vie fadasse. D'ailleurs la scène du moulage de crâne le résume pertinemment : l'acteur est recouvert d'une pâte blanche, emplâtré, enfermé, emmuréde la tête entière, il n'a plus l'usage de ses yeux, ni du langage,plongé dans le silence, deux trous pour respirer. L'image est claire.
Mais évidemment, sa fille, Cléo, vient souffler un vent de fraîcheur, d'innocence sur ce petit monde plein d'artifices. Jouer à guitare héro, savourer une glace en pleine nuit...Autant de détails anodins, moments de bonheurs, qui amènent l'acteur à faire le point sur sa vie.
En réalité, évidemment la fin est prévisible, on l'a voit venir avec ses gros sabots Sofia...Par contre là ou elle excelle, c'est dans la subtilité, on la voit venir, mais on la laisse faire....C'est tellement doux, c'est silencieux. Rien est dit, tout est dit.
En gros, il se passe rien, mais c'est bien filmé.