Sofia Coppola, un art consommé du vide
Comment traiter du vide sidéral d'une vie, comment rendre l'ennui existentiel de quelqu'un qui a tout ou presque : succès, célébrité, argent, sexe, et qui finalement n'a rien, et cette vacuité-là Sofia Coppola la rend mieux que personne, car la vie de Johnny Marco est meublée de vide(s) et ne mène nulle part.
Tel un pacha vautré sur son lit, à moins que ce ne soit un grand enfant gâté ou un ado attardé, il regarde d'un oeil morne et blasé évoluer des blondes affriolantes, attendant, comme un assisté les coups de fils de sa fidèle Marge.
Toutefois, dans sa vie d'acteur adulé il y a Cléo, sa fille : onze ans, la grâce incarnée, déjà une petite femme, naturelle, spontanée, aimante, véritable rayon de soleil avec laquelle il va connaître, l'espace d'un week-end, des moments brefs mais intenses, car Cléo c'est la vie et l'amour que ne peut plus lui donner son ex-femme.
Un film où il faut dépasser les apparences, qui traite de l'ennui avec ennui, et en parallèle des valeurs essentielles de la vie, de l'amour, du bonheur et du renoncement pour se trouver et arriver enfin quelque part.