J'ai eu la joie de voir la version sous-titrée par Gargouyee, et c'est du bonheur en barre.
En effet, le film est du niveau des pires folies cinématographiques turques, avec son montage épileptogène, son utilisation industrielle du stock-shot radioactif (les mecs ont dû tourner 20 minutes de métrage à tout casser et piller tout le reste), un Cuneyt en forme olympique qui grimace comme un damné, atomise ses opposants avec sa technique de combat totalo-destructrice (des combats bruités à la perfection par l'unique boite à sons turque), et subit une malédiction impitoyable : dès qu'il prend sa voiture, même pour ne faire qu'un court trajet, il est systématiquement poursuivi par quelqu'un qui l'entraine dans une course affolante digne de la Classe Américaine. C'est un gimmick génial.
En face de lui, le Ninja est un délice ; entre sa tenue qui transforme n'importe quel Godfrey Ho en étude historique sur ces fameux assassins, ses hurlements sur-aigus avec des wataaaaaaah volés à Ken, sa technique d'égorgement pour paralyser en légume ses cibles, sa fuite éperdue dès qu'il aperçoit le héros du Bosphore, il y a de quoi se marrer sans fin.
Et le deuxième effet Kiss Cool est très agréable, car les dialogues et le scénario sont du même tonneau : on pouvait penser que les conversations habituellement incompréhensibles étaient bateau, mais non, elles se composent d'un ramassis de conneries à tous les étages, non-sensiques, ne facilitant en rien la compréhension de ce qui se passe.
Voir Cuneyt épiloguer sur les katanas (en brandissant une épée courbe), armes chinoises en bois indestructible, utilisées par les Ninjas, ces tueurs Coréens, et mourir. Et tout le pan "La Turquie, ce peuple élu", respectueux des droits de l'homme, porteurs de valeurs humanistes à travers le monde, dont les anciens ont tout appris aux maitres Ninjas il y a des éons, est tout simplement du pur génie.
J'ai tiqué en me demandant si le sous-titreur n'en rajoutait pas un peu, mais on distingue effectivement à plusieurs reprises les termes étrangers dans les dialogues. Et ça semble tellement vrai.
Son Savasci s'avère donc un délice incontournable des bisseries turques, du qui se boit comme du petit lait.