A scene at the sea
« Quoi, tu veux pas payer ? Quoi, vous en voulez pas de mon film ? Ça marche pas ? Ça se vend pas ? J’fais du non-jeu moi ? バカやろう !* Vous croyez que je vais faire le clown et balancer des blagues...
le 5 févr. 2014
126 j'aime
20
Murakawa bras droit fatigué d'un chef de clan mafieux est appelé en urgence par le boss pour un dernier coup de main. Lassé de cette guerre des gangs incessante, Murakawa accepte la mission pour s'assurer une retraite paisible et pour garder son code de l'honneur yakuza immaculé.
Mais les choses ne vont pas se passer comme il le voulait. Bureau plastiqué, rixe mortelle dans un bar. Les choses tournent au vinaigre.
Murakawa et sa bande sont gentiment priés de se mettre au vert et de laisser passer l'orage. Les voilà débarqués sur l'île d'Okinawa où l'espace d'un moment, ces gros durs oublieront un peu leur vie d'avant.
4 ème film de Takeshi Kitano. Le film qui permettra à Takeshi de se faire connaître (et reconnaître) hors des frontières de son Japon natal.
Il est très difficile de parler de "Sonatine", du cinéma de Kitano en général.
C'est toujours un peu flou. Le scénar , aux thèmes pourtant simple et récurent chez Kitano, est souvent alambiqué et difficilement lisible. Le montage complexe et elliptique est ,malgré tout, devenu une marque de fabrique du cinoche made in Kitano.
Les dialogues, Kitano s'en soucie guère. On sent que le parlé est en trop pour lui, la phrase ne représente rien dans le monde de "Beat" Takeshi.
Les émotions, les sentiments passent autrement. L'humour aussi.
Dans ce monde du silence, l'humour est visuel, coloré. On sent la fascination de Takeshi pour ce " Slapstick" des années folles et l'influence de sa carrière de comique de scène dans les cabarets tokyoïtes.
Et puis cette violence, ce feu d'artifice de métal et de feu ( http://www.senscritique.com/film/Hana_Bi/critique/22736768 ), cette fascination malsaine et graphique pour le sang et les corps meurtris, dont l'enfance de Kitano et sa vie de petite "Kaïra" dans les quartiers pauvres de Tokyo, gangrénés par la pègre et le vice, l'auront marqué durablement.
"Sonatine" C'est donc tout ça. Pourtant il manque quelque chose dans ce développement, quelque chose d'essentiel, de vital au cinéma de Kitano. La Poésie !
Sans ça, sans cette poésie magique, un scénar basique, un montage incompréhensible, des acteurs mutiques et de la violence sèche ce n'est qu'un vulgaire "bis" à bon marché ou pire: le dernier Michael Bay.
Mais rien de tout ça.
Une grâce de chaque moment dans ces plans, avec une économie d'effets de caméra magnifique.
Une sorte de cinéma sensoriel, où la beauté des images efface le sens même de l'histoire sans qu'une seconde on ne perde le fil étrange de la narration.
Ces combats de sumo sur cette plage ensoleillée, ce spectacle de Kabuki improvisé, ce tueur au bob ridicule, ces seins magnifiques dévoilées sous une pluie battante, le tout magnifié par la ritournelle sublime et entêtante du maître Hisaichi. Ce sont ces images qui se gravent instantanément dans la rétine et qui font d'un film de genre de série B un bijou filmique passant dans la seconde au rang de classique du cinéma Japonais
.
"Sonatine"est comme l'image de ces Yakuzas tirant au flingue sur une canette de soda posée sur leurs têtes, riant de leur jeu tandis que la mort leur frôle les tempes.
C'est de la contemplation, c'est de l'attente, c'est ces hommes, jouant...
Jouant avec la mort en attendant leur tour.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les plus belles claques esthétiques
Créée
le 24 sept. 2013
Modifiée
le 25 sept. 2013
Critique lue 3.7K fois
81 j'aime
25 commentaires
D'autres avis sur Sonatine - Mélodie mortelle
« Quoi, tu veux pas payer ? Quoi, vous en voulez pas de mon film ? Ça marche pas ? Ça se vend pas ? J’fais du non-jeu moi ? バカやろう !* Vous croyez que je vais faire le clown et balancer des blagues...
le 5 févr. 2014
126 j'aime
20
Dans le classement des films les plus poétiques, Sonatine tient aisément le haut du pavé, avec Hana-Bi, l’un des sommets de la filmographie de Takeshi Kitano. Cette notion de poésie est d’emblée...
le 15 mars 2018
92 j'aime
7
Murakawa bras droit fatigué d'un chef de clan mafieux est appelé en urgence par le boss pour un dernier coup de main. Lassé de cette guerre des gangs incessante, Murakawa accepte la mission pour...
le 24 sept. 2013
81 j'aime
25
Du même critique
J'ouvrais péniblement les yeux aux sons d'applaudissements frénétiques et mécaniques. J'étais assis au milieu d'un public bigarré, béat d'admiration devant ce qui se passait devant lui. Les...
le 3 mars 2016
244 j'aime
42
12:30. Brenda se lève difficilement après une nuit arrosé avec ses amis dans une boîte à la mode de Miami. A ses côtés Jenifer, Steven et Brandon ronfle paisiblement sur les coussins multicolores...
le 28 mai 2015
227 j'aime
30
Colorado. État de l'Ouest des États-Unis. Capitale: Denver. Une superficie de 269 837 km2 pour plus de 5 millions d'habitants. Des vallées gigantesques d'un côté, les montagnes rocheuses de l'autre...
le 28 déc. 2015
201 j'aime
16