Film de la réalisatrice Eva Neymann et inspiré des différents écrits de l’écrivain yiddish Sholem Aleichem (principalement du conte « The Song of Songs »), Song of Songs immerge le spectateur dans une communauté orthodoxe juive du début du 20e siècle. On y suit principalement Shimek, enfant fantaisiste, et Buzya orpheline recueillie par les parents de Shimek. Au fil des années une amitié très forte naît entre ses deux protagonistes évoluant vers quelque chose de plus fort.
Shimek quitte néanmoins le berceau familial pour aller étudier la médecine. On le retrouve plus tard revenant dans son village après avoir reçu une lettre annonçant le mariage de Buzya. Shimek partage alors son amour, mais il est peut-être déjà trop tard.
Du côté visuel le film est parfait, entre plan poétique et pictural on se retrouve face à des images d’une beauté époustouflante. L’éclairage est maîtrisé d’une main de maître et la photographie est sublime. La réalisatrice fait preuve de beaucoup d’ingéniosité et nous offre des plans travaillés qui nous font ressentir les émotions des protagonistes comme peu de film l’ont fait. S’ajoute à cela une BO tirée de vieux vinyles d’artistes juifs d’époque qui donne un grain de réalisme appréciable et un casting de fou où les enfants correspondent exactement à leur alter-ego adulte.
Seul bémol, la réalisation éclatée qui s’attarde sur des détails, des pensées et des situations de vie avant de reprendre le cours de l’histoire, aide certes à faire de ce film une œuvre importante historiquement mais peut très facilement ennuyer le spectateur et le faire sortir du film.