Song of Songs, découvert au Festival de Fribourg, est inspiré de plusieurs nouvelles de l’auteur yiddish Sholem Aleichem, et conte l’amour d’un enfant juif ukrainien pour sa sœur adoptive, au début du 20e siècle, entre sauts dans les flaques, balades dans des prairies fleuries et ennui à l’école rabbinique.
Neymann est une esthète et chaque plan résulte d’un travail millimétré sur la lumière et la couleur, au risque parfois de maintenir le spectateur à distance. Pas facile d’entrer dans le film. Pourtant, de fil en aiguille, cette photographie sublime distille une belle émotion sur les thèmes du souvenir et de l’imaginaire, et offre quelques grands moments poétiques et parfois drôles – comme le plafond de l’école s’effondrant sur le rabbin endormi, réjouissante et belle catastrophe.
Contemplatif, émouvant et beau.