Unique documentaire à mettre au crédit de Kurosawa (à moins que d'autres bobines soient exhumées dans les prochaines années), réalisé au lendemain de l'échec commercial de "Dodes'kaden" qui le poussera à la tentative de suicide l'année suivante. C'est une curiosité qui ne doit son intérêt, mineur, qu'à la réputation de son auteur : réalisé par un anonyme de la même période, c'est manifestement un objet qui serait tombé dans les limbes du temps. J'imagine que pour certains il y a aussi un besoin de complétion vis-à-vis de la carrière du cinéaste japonais — personnellement je n'y suis pas encore, donc le sentiment est encore loin.
Si on voulait être méchant on pourrait dire que le vieil Akira rend ici un hommage à la passion du tiercé. Avec un habillage assez peu gracieux qui a recours aux voix d'un grand-père et de son petit-fils, on nous décrit assez platement ce qu'on voit (peut-être qu'il s'agissait d'un film à destination des enfants). Le documentaire est composé majoritairement de séquences de courses, entrecoupées de tranches de vie chevaline, naissance, premiers pas, premières courses, dressage, etc. Pas quelque chose de follement passionnant me concernant. En tous cas "Song of the Horse" avance très sérieusement comme un poème pour le pur-sang, un animal qu'il aimait vraisemblablement beaucoup (mais il manque des samouraïs dessus à mon sens). Il y a une volonté de montrer un acte de transmission à l'œuvre avec les deux narrateurs mais l'effet reste très limité, enfermé dans une forme de candeur un peu trop naïve. Et puis bon, les ralentis sur les chevaux qui courent, c'est beau, mais cinq minutes auraient largement suffi.