La réussite scolaire n’est pas tout
Evidemment, c’est un court, on n’a donc que quelques pistes, mais j’ai été un peu déçu, car il y avait moyen de faire un très beau film, car la photographie est belle, et le mal-être adolescent un beau sujet. Mais il y a plusieurs problèmes : d’abord, on ne comprend pas toujours bien ce que fait le jeune, notamment à la fin : le final est peu crédible et plombe l’ensemble du film. Il s’agit d’une sorte de jeu du foulard, mais on ne comprend pas bien jusqu’où le jeune veut aller (mais pourquoi pas à la rigueur, chacun peut interpréter comme il veut). Surtout, les choix de réalisation sont discutables : je comprends la nécessité de la lenteur, mais un plan de dix secondes sur le comprimé effervescent dans le verre me paraît un poil exagéré, les longs passages où on voit le jeune de dos avancer dans le couloir du lycée n’ont pas la force des scènes d’Elephant, c’est lent mais presque trop gratuitement, si j’ose dire, sans que cela n’apporte grand chose, d’après moi. Les choix de cadrages sont plus ou moins heureux, mais pas toujours dégueus, il faut bien le dire.
A noter la scène où le jeune étreint un arbre, qui me rappelle les propos d’un ami landais et un article que j’ai lu récemment évoquant l’ancienneté de cette pratique, païenne avant d’être condamnée par l’Eglise. On comprend le désir d’amour du jeune, et son désespoir. Après, ça ne suffit pas à faire un bon film, même si ce court à été sélectionné pour la palme d’or du court-métrage à Cannes en 2012…