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Soul
Soul

Film de Shu Kei (1986)

Les premières images de Soul nous plonge dans le quotidien rangé d’un policier et de sa femme qui ont à leur service une philippine (entendez par là une gouvernante). Rangé seulement en apparence tant on récent comme une tension vivace. Pas au sein même du couple qu’on imagine aisément dans la routine de mariés de longue date, mais comme si le poids de la fatalité se faisait ressentir. Shu Kei parvient à instaurer une ambiance pesante où l’on pressent un mal sous-jacent qui ne va pas tarder à frapper. Et aussi banal qu’est le quotidien, banales sont les scènes aux quelques plans intriguant qui s’enchainent jusqu’à cette défenestration. Un point de rupture qui interpelle de suite : Suicide ? Assassinat ? Nous restons dans un flou certain jusqu’à l’entrée en scène de trois pieds nickelés du crime Coenien dans toute sa splendeur (même si le parallèle n’a pas de sens notable parce que les frères Coen étaient alors les jeunes cinéastes d’un unique film), notamment campés par les acteurs Jacky Cheung Hok-Yau et Stephen Hoh Kai-Naam, en jeunes délinquants paumés, et Dennis Chan Kwok-San, en leader peu assuré.


Le cinéaste Shu Kei nous plonge avec Soul dans un thriller où le drame est sa première essence, et où quelques pointes comiques coexistent à la noirceur ambiante. Rien n’est jamais bien sombre dans la vie, même lorsqu’on tente de survivre à des tueurs dont le but est de récupérer une preuve pouvant nuire aux commanditaires. La vie routinière du personnage interprété par Deannie Yip est donc chamboulée, et elle devra faire preuve d’un courage qu’elle n’aurait jamais imaginé, notamment en protégeant un enfant, elle qui n’en a jamais eu, et devant le passé de son mari qui lui était alors inconnu. Elle réalisera une introspection sur sa vie et les choix réalisés. Dès lors, les personnages prennent leur destin en main, orchestré par une mise en scène aux détails travaillés. On soulignera, ici la photographie très inspirée signé par Christopher Doyle (qui remporta par ailleurs le prix du meilleur chef op’ à la 6ème édition des HKFA), inspiré l’est tout autant la prestation globale du casting. Le spectateur assiste donc à un film alternant à bon escient les temps-forts et temps-morts qu’il offre jusqu’à cette conclusion à la violence sèche.


Soul est un thriller soutenu qui mériterait d’avoir une meilleure exposition tant on y décèle des éléments dignes d’intérêts.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/11/18/soul-1986-shu-kei-avis-review/)

IllitchD
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le 31 déc. 2013

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