Soul of America est un documentaire sur le chanteur Charles Bradley, il revient sur la sortie de son premier album sorti alors qu'il a 62 ans.
La trajectoire de vie de Charles Bradley est peu commune, ayant vécu la plupart de sa vie en tant que cuisinier et imitateur de James Brown dans des bars, il est tardivement repéré par le label Daptone Records (spécialisé dans le "revival" de la soul des 60s/70s) qui lui propose de sortir un album. C'est donc à ce moment décisif dans la vie d'un homme que ce documentaire se consacre.
C'est tout à fait génial que ce documentaire existe, j'adore la musique de Charles Bradley, découvrir l'homme a été tout aussi plaisant qu'écouter pour la première fois Where do we go from Here. Si Charles Bradley pense ne serait-ce que pense la moitié des choses qu'il dit dans ce documentaire c'est tout simplement l'homme le plus gentil du monde. Chacune de ses actions est un pur condensé de simplicité et de bonté, on peut ainsi voir Charles Bradley s'occuper de sa mère mourante, aller retrouver de vieux amis pour les inviter à un concert et leur faire une superbe dédicace entre deux chansons, discuter longuement avec son public, se promener dans les rues de New York pour montrer aux gens qu'il est dans le journal pour la première fois...
Charles Bradley semble être un des derniers hommes à croire au rêve américain et il fait bien puisqu'à la suite de la sortie de son premier album il va connaitre le succès qu'il mérite et entamer une série de concerts, allant même jusqu'à tourner en Europe, chose inimaginable pour lui quelques années auparavant. C'est donc un véritable feel good movie que ce documentaire qui nous montre l'accès à son rêve d'un homme méritant.
Hélas ce coté feel good est entaché par la mort récente de l'artiste qui après des décennies de galères n'aura vécu que 5 ans à son zénith, suffisamment toutefois pour nous régaler avec 4 excellent albums que je ne peux que vous conseiller d'écouter.
Ce documentaire rappelle le bien plus connu Sugar Man, en effet Charles Bradley a de nombreux points communs avec Sixto Rodriguez, deux artistes talentueux et modestes ayant toujours vécu dans la galère accédant par des biais différents à une reconnaissance méritée et au partage de leur passion avec des milliers de personnes. Un duo de documentaires efficace pour ne pas perdre foi en l'humanité (genre l'inverse du duo The Act of Killing / Tickled).