Retour et virage
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Dès ses premiers instants, ce documentaire sur Manfred Eicher, fondateur du label ECM, m'a fait pensé à un autre documentaire sur un homme de l'ombre de la musique : "Pianomania", sorti en France en 2011, qui suivait le parcours de Stefan Knüpfer, génial accordeur de pianos dans son travail.
Et logiquement, ce "Sounds and silence" reprend certains défauts du précédent, à commencer par cet aspect vignettes entrecoupées de plans de coupe de paysages qui défilent, qui donne l'impression bizarre d'un documentaire saccadé, avec des grands noms de la musique en cameo (Par exemple Buchbinder dans un court extrait de Pianomania ou Garbarek ici, qui ne dit quasiment rien).
Pourtant, là où Pianomania suivait réellement Stefan Knüpfer, qui servait de véritable fil rouge au film et dont on faisait réellement le portrait, ici Manfred Eicher est très, mais alors très absent. Ses moments de discussion face caméra ne doivent pas excéder les quelques minutes, et on ne le voit pas du tout sur toutes les séquences. La description donnait le ton avec pudeur : "bien qu'il se fasse rare dans le portrait qui lui est consacré, Manfred Eicher y est toutefois omniprésent." Je ne trouve franchement pas que l'on puisse parler d'un portrait en creux, même si quelques artistes se donnent du mal pour le complimenter. Les rares scènes où on le voit travailler sur le son sont pourtant intéressantes, que ce soit sur le mixage que lorsqu'il échange avec un chef d'orchestre, mais on ne sait quand-même pas trop où le film va. Là encore, la comparaison avec Pianomania, où Stefan Knüpfer était vraiment le point central du film, s'exprimait longuement sur les tenants et aboutissants de son travail et se dévoilait sur son obsession du son de manière très touchante, fait mal.
Cela se rajoute à un autre défaut : ce sentiment lancinant et désagréable d'être assis devant 1h30 de clips promotionnels d'ECM qui s'enchaînent sans réel but, sens ou direction. Chaque section du film pourrait être découpée et uploadée en tant que petite publicité pour des albums à paraître. On nous promet une plongée dans un label, dans le travail du son, dans l'histoire et les habitudes d'ECM et de son fondateur; on se retrouve avec une suite de vidéos où des (grands) artistes parlent de leur enfance, de leurs instruments, de l'influence de la guerre au Liban sur leur travail... le tout entrecoupé de très (très) longs extraits musicaux... comme dans une vidéo promotionnelle en fait.
Ça n'est pas inintéressant, ça n'est pas désagréable, ça n'est simplement pas un documentaire sur ECM et Manfred Eicher.
Créée
le 11 févr. 2024
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