Par de longs jours d'été...

Mao Xiaojung est ado pendant la révolution culturelle. Il a un prof d'histoire chiant. Il a une bande de copains qui traînent avec la pouf du coin et se frittent avec d'autres gars. Il aime bien crocheter les serrures. Il profite de ce que son père, commissaire du peuple, est souvent en déplacement (c'est tendu avec l'URSS) pour faire des bêtises, draguer les filles. Il tombe sur Mi Lan, une jolie fille qui lui tient tête, et ne s'en laisse pas compter.

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Je m'attendais à une vision de la Révolution culturelle à travers des yeux d'adolescents, mais au final le contexte politique est assez peu présent. Le film est avant tout sensuel, les plans cadrent les personnages de manière assez rapprochée, voire tournent autour d'eux, pour mettre en valeur leurs expressions faciales, leur langage corporel. C'est au final une réflexion un peu vague sur ce que sont les incertitudes de la mémoire. Et c'est dommage, car plus la narration avance, moins on est sûr de la véracité de ce qu'on regarde, et plus on perd de vue le propos du film, qui marche de manière rhapsodique, enchaînant les séquences (fort belles) sans grande suite, comme un vieillard qui coque-à-l'âne. Alors qu'au niveau formel, c'est vraiment beau : les corps sont nimbés d'une lumière dorée magnifique, les travellings et le montage sont intéressants (les scènes de piscine, assez créatives au niveau visuel), on sent une véritable proximité entre réalisateur et troupe d'acteurs. Alors pourquoi cette fin en queue de poisson, un peu facile, pourquoi ne pas opter pour un propos plus resserré ? Le film m'a paru un peu long sur la fin.

Vu salle Jean Epstein, dans une salle bondée.