Mention : Soulevant
Souvenirs de Marnie est un voyage initiatique. Pas aussi fantastique (dans les deux sens du terme) que celui de Chihiro, plutôt touchant pour autant. Anna part prendre le bon air pour vider son esprit embrumé. La jeune fille étouffe dans son quotidien où elle ne se sent pas normale.
Elle débarque dans un horizon épuré. Anna fuit un Japon archi-occidentalisé pour les beautés de l'orient. Un immense manoir, un petit village, une magnifique maison de bois et une marée de beaux paysages. Le dessin est superbe et aussi dépaysant que "L'anguille" ou "Tel père, tel fils". Dans cette ambiance bucolique, Anna va trouver réponse à ses questions subconscientes.
Elle trompe sa solitude en s'imaginant une amie. Une rencontre fictive qui illustre l’introspection de la jeune fille. Une quête d'identité aux allures de miroir d'eau. Anna fantasme sa vie rêvée à travers la figure angélique de Marnie (aux cheveux d'or, forcement). Le répondant de cette petite princesse est adroite. Cet échange amical donne toutes les mesures des conditions de vie. Les deux amies partagent leurs manques, apanages et concessions qui diffèrent. En somme, la vie rêvée n'est pas parfaite.
Un conte très fidèle à l'esprit Ghibli qui reprend les plus beaux charmes d'Heïd. L'innocence enfantine gambadant dans les vets paturages.
Anna lit, et vit, un journal intime. En faisant cette rencontre imaginaire elle remplit ses propres pages blanches. C'est à ce moment très précis de l'analyse qu'il faut que j'arrête de dévoiler l'intrigue.
La conclusion du mystère est toute en finesse (ou presque) et va au bout de ses émotions. La complicité des deux protagonistes est forte et riche. La relation passe par beaucoup de sensations, toutes sensées. Ce qui permet de figurer la beauté universelle de l'amour. L'amour fraternel, familial, amical, passionnel...et l'amour propre.
Note : 15 / 20