Anna, jeune fille solitaire vivant en ville avec ses parents, rejoint un été sa tante dans un petit village plutôt calme où, dans une demeure étrange et inhabitée, elle va faire la rencontre d'une jeune fille de son âge, Marnie.
Alors que les studios Ghibli amorcent un virage crucial et important à l'heure où le génial Hayao Miyazaki s'éloigne du cinéma, Hiromasa Yonebayashi met en scène Souvenirs de Marnie, où il va donc s'attarder sur cette jeune fille solitaire. À l'image de La colline aux coquelicots ou Arietty, le petit monde des chapardeurs (déjà par le même réalisateur), j'ai trouvé qu'il manquait cette magie que l'on pouvait trouver dans les oeuvres de Miyazaki malgré une certaine sensibilité, un véritable savoir-faire et un lyrisme que l'on découvre lors de certaines séquences.
Néanmoins, tout le savoir-faire Ghibli est là, une animation simple, fluide et élégante et des personnages consistants où Yonebayashi laisse planer une ambiance ambiguë sur cette jeune fille et Marnie. S'il peine à réellement faire tenir son histoire sur toute la durée du film, il arrive à nous y intéresser et nous interroger sur les frontières entre la réalité et l'imagination, la solitude ou encore la recherche du bonheur. C'est donc d'autant plus dommage que l'émotion et la puissance dramatique ne soient pas au rendez-vous si ce n'est, légèrement, lors de deux ou trois séquences. Il ne tire pas tout le potentiel de son histoire et peine à réellement faire plonger le spectateur au coeur du récit et des sentiments d'Anna.
Si c'est dommage, ce n'est pas non plus totalement préjudiciable, en plus de rester tout le long intéressant, Souvenirs de Marnie déborde d'idées et d'inventivités, notamment dans ses magnifiques dessins. Chaque plan est minutieusement préparé et bien souvent, ils sont somptueux, tant pour les intérieurs que les paysages. L'ensemble ne manque pas d'un certain charme même si là encore, ça ne masque pas totalement la faiblesse dramatique de l'oeuvre.
Sans être une production majeure du studio Ghibli, Souvenirs de Marnie s'inscrit dans la lignée d'Arietty ou La colline aux coquelicots, à savoir des oeuvres souvent très belles, notamment dans la forme, avec un véritable savoir-faire derrière mais manquant de magie et surtout de puissance dramatique.