En 1997, Scream pond un bâtard en plus de sa suite officielle : c'est Souviens-toi l'été dernier, porte-étendard malgré lui du neo-slasher, dont il restera l'un des meilleurs opus. C'est le début d'une décennie de crucifixion de l'Horreur, débouchant sur une vague de torture porn (retour à la violence qui tache vraiment, dominé par les franchises Saw et Hostel). Souviens-toi l'été dernier est le symptôme de cette ré-actualisation bien comprise mais totalement cynique, qui donnera notamment les consternants Destination finale.
Son successeur, sorti un an après, joue à son tour avec les clichés, les honorant avec efficacité et une louche de second degré. Williamson n'est plus au scénario, mais cette suite est à la hauteur de son modèle (la scène des UV sera reprise dans Destination finale 3). Globalement on sait à quoi il faut s'attendre, mais la séance n'est pas gâchée pour autant : le train fantôme carbure à plein. Les grosses ficelles se lient les unes aux autres, des détails 'clochent' ouvertement, mais la tension est maintenue, avec lourdeur et énergie : pas d'intelligence délicate ici, mais des turbulences à foison.
Il règne un climat de douce hystérie, avec ses mascottes en foire (dont Titus, énième happening beauf -non crédité- de Jack Black) et son érotisme publicitaire (vive le ciel capricieux des Bahamas). À défaut de cultiver un mystère profond ou une mythologie sérieuse, les auteurs de cette suite taillent un produit 'musclé'. La créativité est au service de motifs traditionnels et racoleurs, la technique est impeccable et sans âme ; c'est totalement éhonté, facilement plaisant ; en tout cas, bien plus agréable et cadencé qu'Urban Legend ou Halloween resurrection.
Loin de valoir le jubilatoire Judge Dredd, ce Souviens-toi 2 souligne en tout cas la capacité de Danny Cannon à mettre au point du 'nanar' de catégorie A. Il y aura un dernier round bien plus tard (2006), avec de nouveaux protagonistes (ici, deux des quatre principaux étaient remplacés), faisant de Souviens-toi une trilogie. Il sortira dans l'indifférence générale, cherchant à capitaliser sur une marque ayant passée sa date de péremption, à l'heure où le torture porn justement venait de débarquer bruyamment.
https://zogarok.wordpress.com/2015/09/12/souviens-toi-lete-dernier-1-2/