DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorable à un système de notation. Seule la critique ci dessous reflète donc notre avis sur le film (attention, il se cache parfois sous une bonne couche de second degré, pas la peine de vous exciter en commentaires).
DISCLAIMER 2 : Cette critique contient potentiellement des spoilers.
Notation :
Loser magnifique : +++
Going the distance : ++
Ken Loach en Normandie : +
Film coup de poing : ++
Citation :
– Mais toi, t’étais plutôt un styliste ?
– Non.
– Un puncheur ?
– Non.
– C’est quoi ton style alors ?
– Bah… j’encaisse.
Dans une carrière d’acteur, il y a deux grands défis à relever : faire un film de boxe (comme Errol Flynn, Paul Newman, Sylvester Stallone, Jean-Paul Belmondo ou Robert de Niro…) et faire un film avec des chiens qui parlent (comme Christophe Lambert). En attendant d’apparaître dans Boule et Bill 3, Mathieu Kassovitz relève le premier challenge et incarne le personnage de Steve Landry dans Sparring, le premier film de Samuel Jouy, que l’on connaît aussi pour son boulot devant la caméra.
Le synopsis :
Ce qui fait la particularité de Sparring, c’est qu’il ne nous parle pas d’un grand champion, mais d’un boxeur moyen (voire super-moyen pour le coup). Un vétéran de 45 ans, qui compte 49 combats professionnel à son actif, pour 33 défaites, et qui n’a pas remporté grand chose à part une belle collection de commotions cérébrales.
Marié et père de deux enfants, ce Al Bundy français ne roule pas vraiment sur l’or, mais il rêve de pouvoir acheter un piano à sa fille. C’est pour cela qu’il accepte contre une coquette somme de devenir le sparring partner d’un cador, Tarek M’Barek (Souleymane M’Baye). Après une série d’humiliations contre ce challenger au titre de champion d’Europe, notre modeste ouvrier du ring obtiendra l’opportunité de terminer sa carrière en beauté en disputant son ultime combat.
Les points forts :
Si vous faites partie des gens qui détestent Kassovitz à cause de ce qu’il raconte sur Twitter, ou encore si vous êtes un flic, ce film sera une superbe occasion pour vous de le voir se faire péter la gueule pendant 1h30.
Qu’on aime ou pas le personnage, Kasso est quand même un sacré bon acteur, à tel point que j’ai failli aller voir le dernier Michael Haneke juste pour lui (mais finalement j’ai préféré éviter de prendre le risque de faire une nouvelle tentative de suicide). Il nous offre ici sa meilleure performance au cinéma depuis un moment.
Si comme moi vous avez fait de la boxe et que vous êtes globalement nul à chier, l’identification avec le personnage principal marche forcément beaucoup mieux que devant Ali avec Will Smith.
S’il est difficile de bouder son plaisir devant un combat dans un bon vieux Rocky, où les boxeurs se prennent environ 300 patates de forains en pleine tête, sans jamais lever les gants une seconde et sans jamais mourir (ce qui est normalement ce qui arrive dans ces cas-là), les puristes apprécieront l’opportunité de voir une représentation de la boxe un peu plus réaliste ici, avec des combats non chorégraphiés et des dialogues qui mettent en valeur le côté stratégique des affrontements. On en vient d’ailleurs à souffrir un peu pour le personnage principal, qui se fait vraiment malmener.
Comme tous les bons films du genre, ce n’est pas qu’un film sur le sport. On a également droit au portrait plutôt réussi d’une petite famille banale, avec des scènes de repas steak haché – coquillettes digne de Ken Loach (en moins déprimant quand même). La relation père-fille est plutôt touchante également, et pour une fois dans un film français, les gosses jouent bien.
Le film donne l’occasion de voir Yves Afonso pour la dernière fois au cinéma (il est décédé la semaine dernière). Son nom ne vous dit peut-être pas grand chose, mais sa tête probablement. Faites votre boulot sur google images.
Le générique de fin qui rend hommage aux palmarès les plus pétés de la boxe professionnelle. Mention spéciale à l’anglais Peter Buckley, 31 victoires, 12 nuls et 256 défaites. Une belle leçon de persévérance, surtout si vous êtes le genre de personne à arrêter de jouer à Super Mario parce que vous êtes bloqué au niveau 2.
Les points faibles :
Au niveau de la forme, on est devant un premier film et il y a quelques petites maladresses / lourdeurs par-ci par-là.
La scène de footing sur la plage entre Steve et Tarek est beaucoup moins kitsch et homo-érotique que celle entre Rocky et Appollo dans Rocky 3.
En cas de succès au box-office, quelqu’un pourrait avoir l’idée de faire un biopic d’Alexis Vastine avec M. Pokora dans le premier rôle.
Le saviez-vous :
Mathieu Kassovitz s’est mis à la boxe et s’est entraîné de longs mois pour préparer ce rôle. Ou alors c’était pour péter la gueule de Vin Diesel, on ne saura jamais vraiment.
Les conditions idéales pour regarder ce film :
À l’hôpital, après s’être fait démonter la gueule.
Ce qu’il faut en retenir :
L’important c’est pas de gagner, c’est de toujours se relever (ça ferait une super chanson d’Amel Bent, ça). Et puis tant pis si on est atteint de démence pugilistique à 55 ans.
L’avis de patriotedu77, qui n’a pas vu le film mais qui a un avis quand même :
« kassovitz c un sale bobo de merde ki se prend pour mike tyson, il se ferait démonter par Alain Soral lui c un vrai bonom !!! il fera moins le malin quand il devra appeller les flics après !!!! »
Si vous avez aimé, vous aimerez aussi :
Plutôt que de vous parler de Rocky, Raging Bull ou du récent film tout pourri avec Jake Gyllenhaal dont j’ai déjà oublié le nom, on va vous recommander quelques films pas trop trop connus, dont trois qui sont français, pour que vous ayez du mal à les télécharger.
Casablanca Driver (2003), qui raconte l’histoire absurde du pire boxeur de tous les temps. Une pépite issue d’une époque lointaine où Maurice Barthélémy réalisait de bonnes comédies, et où Dieudonné était encore un mec fréquentable.
Virgil (2005), premier film de Mabrouk El-Mechri (surtout connu pour avoir réalisé JCVD un peu plus tard), une comédie sur un boxeur un peu nullos, plutôt marrante et bien foutue. Avec un casting pas dégueu (Jalil Lespert et Jean-Pierre Cassel en tête).
Poids léger (2003), de Jean-Pierre Améris. Un film tourné en DV et caméra à l’épaule (label « cinéma français vérité, TMTC Arté ») avec Nicolas Duvauchelle dans le rôle complètement inédit d’un jeune homme torturé mais BG avec ses gros tatouages de bad boy. Attention, contrairement aux deux films cités plus haut, ce n’est pas une comédie. Malgré la présence de Bernard Campan dans le rôle d’un entraîneur de boxe (on l’aime bien mais il est quand même un peu moins crédible que Clint Eastwood dans Million Dollar Baby).
Fat City (La Dernière Chance en français, 1972), film relativement peu connu de John Huston, avec Stacy Keach en vieille gloire du ring alcoolique, et Jeff Bridges en jeune espoir qui en fait, n’a pas vraiment d’avenir. « Un bel hymne à l’Amérique des perdants », dirait-on sur Télérama.
Voilà, si cette critique vous a plus, n'hésitez pas à nous rejoindre sur les réseaux sociaux :
https://twitter.com/ArriereCuisine ;
https://www.facebook.com/LeSiteDeLArriereCuisine/ ;
https://www.instagram.com/larriere_cuisine/ ;
et bien sûr directement sur www.larrierecuisine.com pour encore plus de contenus sur le cinéma, la littérature, le sport, la musique, l'astrologie et les collections de pogs.