J'ai vu la première fois ce film à sa sortie en 2008, emmené par un ami dans un cinéma du quartier latin à Paris, sans savoir le moins du monde à quoi m'attendre. Je ne connaissais que le titre du film, Sparrow, et c'était tout. Ce genre de conditions permet d'apprécier davantage un long métrage dans lequel on ne place pas d'espoirs trop grands pour lui. Sans tomber sur le film du siècle, il se trouve donc que j'ai passé un très bon moment. J'ai particulièrement apprécié la légèreté du long métrage et le portrait envoûtant de Hong Kong qu'il propose. Dans un style Nouvelle Vague bien digéré, Johnnie To nous livre une histoire simple et amusante : 4 pickpockets (ou moineaux, « sparrow » en anglais, « man jeuk » en cantonais) se font prendre dans les filets d'une belle et mystérieuse jeune femme. C'est pour lui l'occasion de filmer des plans absolument magnifiques et enchanteurs de la fameuse cité portuaire, dans une atmosphère charmante, comme dans un Godard des débuts libéré de ses tics formels. On ne voit pas le temps passer et on savoure chaque instant, au gré de plusieurs séquences mémorables, dont la dernière, particulièrement réussie : ce ballet de parapluies, la nuit, au cœur de la ville. Par contre, le revers de la médaille, car il en faut bien un, c'est le scénario. Ingénieux, il sert toutefois davantage de prétexte qu'autre chose, car c'est peu dire qu'il est assez invraisemblable, ce qui le rend quelque peu bancal. Ce qui fait que quand le film s'achève, la fin est un peu abrupte. Malgré ce léger bémol, « Sparrow » est une vraie réussite. Difficile de trouver aujourd'hui des films aussi rafraichissants : simples, beaux et drôles à la fois... Les années 2000 avaient décidément beaucoup de charme... Et le cinéma asiatique a rejoint, et même dépassé le cinéma occidental contemporain. Ne ratez donc pas cet oiseau rare !
Critique à retrouver sur mon blog ici.