L'utilisation du noir et blanc et l'absence remarquée du cinémascope nous invitent à voir ce péplum d'une façon différente et à le considérer comme un ancêtre du genre. Plus sobre, c'est-à-dire plus proche, peut-être, de la réalité historique et moins résolument spectaculaire que les péplums qui suivront, le film de Riccardo Freda n'a pourtant qu'une vision étriquée et conventionnelle de l'histoire du gladiateur Spartacus.
Si l'on excepte cette étrange -et maladroite- séquence des jeux du cirque, on trouve aussi peu d'originalité que d'idées fortes dans la reconstitution de l'époque et de la Rome antique. L'idée de liberté qui guide la révolte des esclaves est ici un thème philosophique très modeste qui ne s'exprime que par quelques sentences platement formulées. Massimo Girotti compose un pâle Spartacus, et ses amours, partagées entre sa compagne et une femme cruelle, ne donnent lieu qu'à un cas de conscience tout à fait sommaire.
D'une façon générale, la direction d'acteurs est conforme au cinéma de genre de cette période, comme le sont aussi l'esprit dramatique du sujet et l'usage des décors.