Après un très bon Braquages passé quelque peu inaperçu en 2001, le monstrueux et sous-estimé David Mamet repasse derrière la caméra trois ans plus tard afin de signer un thriller nerveux et complexe où se mêlent secrets politiques et trafic humain. Mettant en scène le peu à peu oublié (mais toujours excellent) Val Kilmer, Spartan nous entraîne dans la mission de l'agent Scott, espion du gouvernement violent, antipathique et solitaire qui va devoir retrouver la fille du Président des États-Unis, kidnappée malgré elle par de mystérieux ravisseurs.
C'est autour de cette intrigue aux apparences classiques que le scénariste du Facteur sonne toujours deux fois va nous embarquer et nous faire avancer dans sa toile machiavélique... Car si le début du film nous présente personnages et trame de base, c'est pour mieux nous en égarer petit à petit et nous amener dans un complot politique efficace, presque effrayant. Peuplé de fausses routes multiples, d'indices de plus en plus intrigants et de révélations surprenantes, le scénario est un petit bijou du thriller d'espionnage moderne, conservant des restes de ces films paranoïaques comme on en voyait dans les années 70.
Aux côtés d'un Val Kilmer au top de sa forme, nous retrouvons le jeune et convaincant Derek Luke en sidekick de notre héros ainsi que les apparitions de notre Saïd Taghmaoui national, du génial William H. Macy ou encore de Ed O'Neill, plus imposant que jamais et bien loin de ses frasques télévisuelles de chez "Marié, deux enfants". Seule l'interprétation de Tia Texada laisse à désirer, l'actrice n'étant pas du tout convaincante. Bien que possédant deux/trois longueurs et une mise en scène moins efficace qu'espérée, Spartan reste un excellent thriller haletant et original dont on aimerait beaucoup que d'autres films du genre prenne l'exemple.