Speed est une tumultueuse fresque moderne qui aborde de nombreux thèmes de notre époque, comme le terrorisme, la place de l'individu dans la société cosmopolite etc. Derrière l'action effréné qui nous transporte avec force à travers l'intrigue, on constate une brillante métaphore de la vertigineuse rapidité que nous impose notre temps : nous devons avancer, toujours plus vite, courir vers l'information, la sociabilité, courir à l'ambition, à la renommé. L'idée même de ralentir est dangereux et peut mener à notre perte.
Le réalisateur Jan de Bont a également mis en avant avec acharnement le profond respect qui se forge au sein d'une brigade d'intervention de Los Angeles, avec des personnages forts, tel que le Capitaine Herb McMahon et son courage plus que salutaire, savamment interprété par Joe Morton.
L'intrigue tend aussi - non sans une finesse digne des plus grands chefs d'oeuvre romantiques (on pense notament à "My Fair Lady" de Robert Wise) - à nous apporter une réflexion sur la métaphysique toujours surprenante de l'amour qui surgit parfois dans les situations les plus délicates. Il peut apparaître au croisement d'une rue, dans un jardin public, et ici, dans les transports en commun.
Speed est donc un film d'action intelligent, il nous tient sur la corde raide jusqu'à la fin, avec des retournements de situations (mention spéciale à la scène finale dans les tunnels du métro, qui revient faire sursauter le rythme du film). En bref un long-métrage qui ne vous laissera pas de marbre, et vous invitera probablement vers sa suite, Speed 2.