Eblouissant mais peut-être trop ambitieux

Autant le dire immédiatement, ce nouvel opus est superbe visuellement, et cela à un niveau encore supérieur au précédent. L'inventivité au niveau de l'animation, de la mise en scène, du montage, des couleurs ... C'est phénoménal même si l'on s'y perd parfois (un tout petit peu).

Ensuite la construction de ce Spider-verse est à saluer tant elle est bien fichue. L'aspect méta est présent constamment, offrant des échanges entre les comics, les films live, l'animé, les versions les plus obscures et celles à naître (ou pas) qui semblent ne pas avoir de limites. Du fan-service oui, mais dosé, bien pensé et non-étalé comme une confiture grasse de nostalgie comme pouvait le faire un certain autre film. De plus, le film se permet également d'aller plus loin en interrogeant plus généralement les tropes qui engendrent la mythologie de l'homme araignée, aujourd'hui bien plus qu'une œuvre, mais un mythe moderne pour les différents médiums de fiction.

Alors pourquoi seulement 8 ? (Bien que seulement soit relatif)

L'une des grandes qualité du premier était de lier son ambition esthétique et narrative imposante à la ligne plus classique mais très bien développée en son sein du récit d'initiation. Ici, l'idée est en partie, la même en n'en prenant directement la suite, et en explorant d'autres aspects, nuancés et complexes de l'adolescence. Mais il faut bien reconnaitre que si c'est souvent réussi sur ce point aussi, d'autres scènes manquent le coche, et si le film finit par toujours se rattraper, l'ambition était sans doute un peu trop grande pour réussir à être à la fois un long-métrage visuellement fou, développant parfaitement le multivers tout en ne négligeant pas un récit sur le passage à l'âge adulte et la construction de l'identité subtil et nuancé, et accessible aux enfants et plaisants pour les plus grands. Sacré cahier des charges !

Et pour terminer d'une manière logique, la fin est également discutable. Si son choix se tient et peut clairement se défendre, il faut également reconnaitre qu'elle laisse un goût d'inachevé, en particulier quand elle est la conclusion d'un ensemble aussi cohérent et bien construit.