Human graphic
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Long-métrage d'animation de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin K. Thompson (2023)
Dans "Spider-Man : Across the Spider-Verse", les super-héros s'emmêlent dans un marasme insipide de dimensions parallèles, confirmant l'émergence préoccupante d'une nouvelle norme cinématographique. Le kaléidoscope visuel, autrefois novateur, s'efface désormais dans la banalité des productions animées.
L'illusion d'une histoire profonde et complexe se dissipe, et l'on ne peut que constater l'artificialité de cette tentative d'originalité. Les effets visuels extravagants, loin de sublimer l'ensemble, témoignent plutôt d'une course vaine à l'éblouissement visuel. Le cinéma ne devrait-il pas chercher à s'élever au-delà du simple déluge d'images éphémères ?
Le protagoniste, Miles Morales, se perd dans une quête existentielle sans substance réelle. Les enjeux annoncés comme cruciaux semblent s'évanouir dans un tourbillon de réalités alternatives, rendant toute prétendue signification inexistante. Le personnage principal, noyé dans une profusion d'araignées, perd sa singularité au profit d'un flot indifférencié de super-héros.
La pseudo-philosophie invoquée pour justifier les voyages dans les multivers a échoué lamentablement à masquer la vacuité du scénario. Les motifs quantiques, loin d'apporter une dimension profonde au récit, ne servent qu'à enfouir davantage les personnages dans une confusion abstraite.
La conclusion du film, plutôt que de clôturer l'histoire, ne fait que reporter les enjeux pour une suite prévisible. L'intrigue se révèle alors comme une simple étape d'une franchise en expansion perpétuelle. N'est-ce pas là une triste réalité du cinéma moderne ? Les productions se nourrissent d'elles-mêmes, engendrant un cycle sans fin d'épisodes sans véritable fin.
En somme, "Spider-Man : Across the Spider-Verse" déçoit par son manque de profondeur et son emprisonnement dans une esthétique vide de sens. Ce film d'animation, désormais habituel, reflète une industrie cinématographique qui s'enferme dans sa propre spirale, s'éloignant des véritables aspirations artistiques. Une toile prévisible et banale qui s'entremêle sans jamais atteindre la grandeur cinématographique espérée.
Créée
le 2 août 2023
Critique lue 24 fois
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