"Oppenheimer", le dernier opus cinématographique de Nolan, une fresque pompeuse et grandiloquente à la gloire du père de la bombe atomique, est une démonstration prétentieuse d'égocentrisme visuel dénuée de véritable substance. Le réalisateur semble plus intéressé par l'explosion de ses effets spéciaux que par l'exploration subtile de l'âme tourmentée d'Oppenheimer. Le récit, éparpillé entre des scènes d'action spectaculaires et des étreintes sentimentales, ne parvient jamais à trouver une cohérence narrative, laisse le spectateur désorienté dans un abîme de prétentions intellectuelles.
Oppenheimer aurait certainement été consterné par l'approche superficielle de Nolan envers un sujet aussi complexe que celui de l'homme derrière la bombe. Au lieu de plonger dans les méandres de l'âme humaine, Nolan se contente de balayer du regard les aspects les plus dramatiques de la vie d'Oppenheimer, se complaisant dans une glorification inutile et moralement douteuse du personnage. On est témoins d'un Oppenheimer qui oscille entre des crises d'anxiété et des affaires de cœur, mais on reste perplexe quant à sa véritable motivation.
Les dialogues, sans la moindre profondeur philosophique, semblent être réduits à de simples phrases de remplissage, dénuées de sens et de réelle réflexion. On ne peut s'empêcher de regretter l'absence de la subtilité du cinéma de Godard, où les mots et les images se mêlent harmonieusement pour créer un sens profond et évocateur.
Quant à la mise en scène, elle est sans aucun doute impressionnant dans son éclat visuel, mais elle s'apparente davantage à une démonstration technique qu'à une véritable œuvre artistique. Les explosions grandioses et les effets spéciaux tapageurs ne se sont jamais révélés à masquer l'absence de substance du film, le spectateur indifférent face à cette ébauche d'effets visuels vides de sens.
Enfin, la tentative de Nolan de présenter Oppenheimer comme une figure tragique, hantée par les conséquences de ses actes, tombe à plat devant le manque d'authenticité et de nuance dans la représentation du personnage. On a l'impression que Nolan tente désespérément de susciter l'empathie du public envers cet homme controversé, mais cela ne fait que renforcer l'impression d'une manipulation émotionnelle artificielle.
En somme, "Oppenheimer" est une œuvre prétentieuse, dépourvue de véritable substance et de profondeur philosophique. Si Nolan s'est efforcé de rendre hommage à un personnage historique complexe, il a lamentablement échoué dans sa quête d'émotion et de réflexion. On aurait préféré un traitement plus subtil et audacieux, qui aurait permis d'explorer les zones d'ombre de l'âme humaine plutôt que de se complaire dans une explosion stérile de feux d'artifice visuels.
Pour conclure, un film à l'image de son réalisateur, une coquille vide