Human graphic
On le sait depuis fort longtemps : lorsque les effets visuels n’ont plus de limites, la question n’est plus de tenter d’en mettre plein la vue. La tristesse de plus en plus patente de la majorité des...
le 5 juin 2023
107 j'aime
6
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Long-métrage d'animation de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin K. Thompson (2023)
Face au succès retentissant de Spider-Man : Into the Spider-Verse, qui a tissé un réseau solide tant auprès du public que de la critique (culminant avec la prestigieuse capture de l’Oscar du meilleur film d’animation), il était inévitable qu’une suite voie le jour. Deux volets furent donc rapidement mis en production : Spider-Man : Across the Spider-Verse, suivi de Spider-Man : Beyond the Spider-Verse. Ces projets ambitieux se présentaient comme de nouveaux segments d’une toile narrative complexe, destinée à envoûter les spectateurs par son audace visuelle et son intrigue multi-dimensionnelle.
Pour bâtir cette nouvelle architecture arachnéenne, Joaquim Dos Santos fut enrôlé comme réalisateur, épaulé par Dave Callaham à l’écriture du scénario. Cependant, Phil Lord et Chris Miller, les producteurs et scénaristes visionnaires du premier opus, furent irrésistiblement attirés par ce projet, tel des araignées revenant tisser sur leur toile d’origine. La saga leur tenait à cœur, leur passion nourrissant chaque filament du récit. Leur implication, en tant que scénaristes, ajouta une profondeur et une continuité indispensables à cet univers en expansion.
Conscients de l’ampleur de l’effort requis pour tisser une œuvre aussi ambitieuse, les studios décidèrent de renforcer l’équipe à la réalisation. Kemp Powers et Justin K. Thompson rejoignirent Dos Santos pour former un trio de réalisateurs. Ce renfort n’était pas superflu : rappelons que le premier opus avait également nécessité la coordination minutieuse de trois esprits créatifs à la tête de la toile.
Spider-Man : Across the Spider-Verse sort en 2023, s’enroulant avec succès autour des attentes élevées du public. La suite, Spider-Man : Beyond the Spider-Verse, attendue comme l’apogée de cette saga inter-dimensionnelle, promet de captiver les spectateurs en 2024 (spoiler : non).
Dans cette suite tant attendue, les créateurs déploient leur soie narrative et visuelle avec une ambition sans précédent. Libéré des frontières de son propre univers, Miles Morales explore désormais une multitude de dimensions. Ce choix narratif permet aux animateurs de déployer une créativité débridée, explorant des styles d’animation aussi variés qu’inventifs. Chaque univers devient une toile unique, méticuleusement tissée pour émerveiller et surprendre à chaque instant. Le film regorge d’audace visuelle, offrant une expérience rafraîchissante et exaltante, où l’animation atteint un degré de sophistication rarement égalé.
La scène d’introduction donne le ton de cette odyssée multiverselle. On est immédiatement plongé dans l’univers pastel et fluide de Gwen Stacy, où chaque couleur semble peinte à la main, traduisant ses émotions. Ce monde délicat est rapidement bouleversé par l’arrivée d’un adversaire inattendu : Vulture. Mais pas n’importe quel Vulture, celui-ci provient d’un univers tout droit inspiré des croquis de Léonard de Vinci, où les personnages et décors évoquent des parchemins anciens, animés avec une texture d’une rare élégance. À ce duel s’ajoute l’intervention spectaculaire de Spider-Man 2099, alias Miguel O’Hara, une figure imposante et magnétique, dotée d’un style d’animation sombre et futuriste. Dès ces premières minutes, le film illustre son ambition : fusionner des esthétiques radicalement différentes pour créer un ensemble harmonieux et époustouflant.
Le cœur du film repose sur une idée audacieuse : un mélange explosif d’animation et d’imagination. Lorsque Miles Morales découvre la Spider-Society, un véritable nid grouillant de Spider-Man issus d’innombrables dimensions, le spectateur est submergé par la richesse des possibilités. Chaque itération de Spider-Man a son propre style, allant du plus classique au plus excentrique. Cette diversité visuelle ne sert pas seulement à éblouir, mais renforce également le thème central du film : l’universalité de l’identité héroïque.
Certains personnages se détachent de cet essaim : Gwen Stacy, toujours aussi captivante avec son mélange de force et de vulnérabilité ; Spider-Punk, dont le style anarchique et la dynamique visuelle brisent les conventions ; Spider-Man India, dont le monde richement coloré et foisonnant ajoute une touche vibrante. Cependant, celui qui tisse la toile de fascination la plus tenace est Spider-Man 2099. Miguel O’Hara, incarné par une performance vocale intense, est sublimé par la bande originale et le thème bien personnel de Daniel Pemberton (comme l’avait le Rôdeur), dont les compositions électroniques et organiques résonnent avec puissance, ajoutant une profondeur supplémentaire à ce personnage complexe et imposant.
C’est au cœur de la Spider-Society que Miles Morales se heurte à une vérité troublante : les récits des Spider-Man sont construits autour de schémas immuables, des « événements canoniques » définissant leur destinée. Ces moments-clés, comme la perte d’un proche, tissent une trame commune à travers tous les univers. Mais Miles, fidèle à son esprit rebelle et à son désir de protéger ceux qu’il aime, refuse de s’enfermer dans cette toile prédéterminée et de perdre son papa. Il décide de défier le destin et de briser les fils du canon narratif, plongeant le spectateur dans une aventure palpitante, aussi riche en émotions qu’en visuels spectaculaires.
Spider-Man : Across the Spider-Verse tisse une œuvre magistrale, mêlant une narration audacieuse à une explosion visuelle d’une rare inventivité. En explorant des univers aussi variés qu’envoûtants, le film repousse les limites de l’animation et célèbre l’essence même de Spider-Man : un héros universel, multiple et profondément humain. Porté par des personnages charismatiques, une bande originale captivante et une réflexion poignante sur le libre arbitre face à un destin prédéterminé, cette suite transcende son prédécesseur tout en laissant le spectateur suspendu à sa toile, impatient de découvrir la conclusion dans Spider-Man : Beyond the Spider-Verse.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Spider-man et Les meilleurs films de 2023
Créée
le 8 janv. 2025
Critique lue 3 fois
D'autres avis sur Spider-Man: Across the Spider-Verse
On le sait depuis fort longtemps : lorsque les effets visuels n’ont plus de limites, la question n’est plus de tenter d’en mettre plein la vue. La tristesse de plus en plus patente de la majorité des...
le 5 juin 2023
107 j'aime
6
Mine de rien, Sony serait plutôt raccord avec le sujet du jour, puisque la compagnie, au sein de son propre univers consacré au tisseur, fait voisiner l'immondice de ses pseudos méchants...
le 31 mai 2023
96 j'aime
7
Bon... ok... il y a une recherche visuelle et je peux concevoir qu'on puisse trouver ça joli ou "original". Mais franchement ? C'est un film assourdissant, ne s'arrêtant jamais où tout va extrêmement...
Par
le 2 oct. 2023
63 j'aime
52
Du même critique
Mission Impossible III a changé bien des choses. La promo a été piratée par Tom Cruise, qui a étalé sa vie personnelle et son mariage avec Katie Holmes. Conséquence directe ou coïncidence : le...
le 7 juil. 2023
2 j'aime
Comme la majorité des jeunes français, j’ai connu Dragon Ball le 02 mars 1988 sur TF1, dans le Club Dorothée. J’étais loin de me douter que ce dessin animé était l’adaptation d’une bande dessinée,...
le 18 oct. 2022
2 j'aime
3
Comme la majorité des jeunes français, j’ai connu Dragon Ball le 02 mars 1988 sur TF1, dans le Club Dorothée. J’étais loin de me douter que ce dessin animé était l’adaptation d’une bande dessinée,...
le 17 oct. 2022
2 j'aime
3