Une erreur sans fin.

J'ai tellement de choses à dire, en mal je vous rassure sur cette... "chose". Car définitivement, c'est ce que le cinéma a fait de pire, ce n'est même pas un film et c'est la pire expérience en salle que j'ai vécu, devant Sex and the city, c'est pour dire !

Commençons par l'évidence : le scénario. Au bout d'une heure, on sent très nettement que les scénaristes ont soit été virés, soit ils ont abandonné le projet (trop honteux sans doute), parce que l'intrigue par en sucette dans tous les sens, la logique la plus élémentaire a déserté le peu de consistance de l'histoire de base. Rien n'est cohérent, tout s'enchaîne maladroitement ce qui, pour un film d'une heure vingt ou trente pourrait passer sauf qu'ici on parle de deux heures complètes d'une souffrance universelle ! C'est une aberration qu'un tel film puisse encore exister aujourd'hui, aussi vide que le crâne d'Homer Simpson. Les scènes d'action rocambolesques au possible tournent instantanément au ridicule, l'usage à outrance des ralentis fatigue la rétine.

Mais ce n'est sans doute pas le pire dans tout ça, le pire c'est bien le versant comique de la chose : une femme en surpoids qui fait des galipettes mais n'arrive pas à courir parce que forcément elle est trop grosse étant donné que c'est le stéréotype de la geekette à lunettes qui a passé sa vie derrière un ordinateur ?! Non, ça n'est pas drôle non, et en anglais ça s'appelle du fat shaming. Jason Statham est encore plus inutile que d'habitude, Jude Law est décevant, les personnages secondaires artificiels. Vous voulez un petit exemple d'incohérence scénaristique ? Allez, c'est mon jour de bonté : une méchante, fille d'un grand mafieux international, est moquée parce que soi disant elle ne sait pas tenir une arme à feu tellement qu'elle est maigre et débile. Sauf que quelques minutes avant, on nous a dit que cette même brave fille avait été éduquée comme un fils par son père, photo de chasse avec des M16 à l'appuis !! Oh pour ceux qui ne le saurait pas, un M16 est un fusil d'assaut puissant et lourd, bien plus en tout cas qu'un pauvre petit minable pistolet !

Oh et encore une chose, cerise sur le gâteau : ce film accumule les clichés racistes telles des mouches sur un tas de fumier. Exemple : on fait une escale à Rome ? Bah l'agent de liaison sur place sera forcément un rital enduit de Gomina voulant sauter (sur) tout ce qui bouge, qui envoie des réparties graveleuses toujours odieuses, qui siffle, qui mate les tas de viandes féminins qui passent et bien sur qui conduit une Alfa Romeo rouge décapotable en trombes dans tout Rome. Vous pensiez que c'était assez comme ça du cliché ? Nooooon ! Ils ont fait pire ! (SPOILER) A la fin, cet agent nous joue une petite scène comme quoi il était sous couverture et qu'en réalité il bosse pour le MI6 et est donc anglais et là il sort UN PUTAIN DE PARAPLUIE parce que c'est bien connu tout anglais qui se respecte à toujours son parapluie MÊME EN ÉTÉ A ROME, BORDEL.

Vous pensiez qu'on ne vous avait pas suffisamment pris pour un abruti seulement capable de comprendre l'humour de Kev Adams ? Ah mais attendez, y a encore piiiiire !! Comment on fait pour faire comprendre à l'idiot de base qu'on est à Paris ? On a qu'à mettre la tour Eiffel dans tous les plans, sans oublier le Louvre et l'Arc de Triomphe ! Et à Rome ? Bah la chapelle Sixtine évidemment !

Ce film crache à la gueule de ses spectateurs, leur rappelant chaque seconde de son interminable durée à quel point le cinéma industriel peut nous prendre pour des imbéciles notoires.

Mais je te vois poser la question, jeune lecteur attentif : pourquoi être allé le voir alors ! Pour être sûr ? Parce que je crois encore en l'humanité, même dans ce qu'elle a de plus bas et de plus vil ? Parce qu'à la base je devais allé à cette séance de milieu d'aprèm avec des potes et du rhum ? Honnêtement, je ne sais pas, je ne sais plus, je ne veux pas savoir ; ce que je sais, c'est que ce film est une insulte à l'intelligence même du spectateur en quête du divertissement le plus formaté et le plus simple que le cinéma peut lui offrir.