Le film de Jim Mickle surprend par sa qualité globale, et offre un film de vampires qui parvient à se détacher des clichés habituels pour proposer quelque chose de différent. Mickle s'appuie sur les codes du genre et des genres, car "Stake Land" navigue entre l'horreur, le drame et le road movie; trois composantes que le réalisateur utilise habilement, bien que l'aspect parfois trop cyclique du scénario aurait pu être évité. Un des autres grands atouts du film se trouve dans sa photographie, d'une beauté hallucinante, que des cadrages judicieux mettent grandement en valeur. Certains ont rapproché ce film au style de Terrence Malick ("The Thin Red Line"), une comparaison osée mais pas si folle, déjà par le soin esthétique apporté, mais aussi par la voix-off utilisée, flux de pensées et d'émotions brutes, que le protagoniste laisse échapper à des moments atemporels, car jamais en adéquation avec ce qui montré à l'écran. Mickle n'hésite pas à virer dans le gore lorsque les situations l'exige, démontrant un jusqu'au-boutisme et une mise en scène exemplaires dans ces scènes-ci. Il présente également de très bonnes idées, comme ce plan-séquence à la fête, durant laquelle des religieux fanatiques lancent des vampires depuis leur hélicoptère, tels que de violentes armes de guerre utilisées contre l'athéisme. "Stake Land" se révèle donc comme l'une des plus belles surprises du festival de Sitges, que quelqu'un l'a décrit comme étant "The Road" avec des vampires, filmé par Malick. Si ça, ça donne pas envie!?