Ho quel dommage : comme c'est James Landis le réalisateur (qui a fait le déroutant "The Sadist"), je m'attendais à un polar aussi noir que rythmé. Hélas...
Le scénario n'est pas inintéressant : j'aime bien cette histoire entre un père qui ne sait plus quoi faire pour s'intégrer dans cette société et ce fils qui l'idéalise un peu trop. Malheureusement, ça manque d'enjeux, de tension, de conflits et l'on flirte même parfois un peu trop avec le misérabilisme (film social, te voilà !). L'intrigue décolle sur la fin, mais c'est beaucoup trop tard. Il reste quelques personnages intéressants et des dialogues qui parviennent à ne pas ennuyer malgré leurs longueurs (ce qui est surprenant, l'auteur développe un discours pas trop naïf, assez lucide sur notre monde et évite certaines lourdeurs).
La mise en scène n'est pas géniale. De ce côté-là je n'en attendais pas trop, mais j'espérais tout de même quelque chose d'au moins aussi nerveux que "The Sadist" ; au contraire, le découpage est assez mou, même si la caméra n'est jamais mal placée. On a même quelques bonnes idées en ce qui concerne les points de vue. Les acteurs ne sont pas géniaux, on sent bien la série B fauchée, toutefois l'acteur principal, en plus d'avoir une bonne gueule, se débrouille pas trop mal. J'aime bien les lieux aussi, ils sont agréablement filmés, l'auteur installe une atmosphère tranquille convaincante.
Bref, c'est vraiment dommage que le scénario soit dénué de tension, il y avait matière à faire là un bon petit film avec de tels éléments. La preuve, Clint l'a fait (même si le scénario n'est pas identique il y a plusieurs points communs)...