Stand By Me, petit succès de l'année 1987, était à l'époque un film assez inattendu de la part du réalisateur de Spinal Tap, que l'on attendait pas alors dans le registre de la nostalgie mesurée. On retrouvait d'ailleurs bien dans le film les sujets classiques de Stephen King, dont il s'inspire (présence de la mort en filigrane, chronique enchantée de l'enfance, confrontée aux mystères de la vie et de la mort). On avait alors jugé Stand by Me comme un petit film bien fait, bien "senti", mais auquel il ne manquait que le petit plus de "magie", mais surtout de consistance, qui en aurait fait un vrai bon film : les références aux fifties restaient convenues, et le spectre de la mort qui plane sur l'ensemble du récit (mort du garçon recherché dans les bois, mort du frère ainé du narrateur, figure vénérée qui bloque les aspirations du cadet, mort de Chris, l'ami devenu adulte) ne débouchait pas sur une véritable mise en perspective du passage de l'enfance à l'âge adulte, comme cela aurait pu être le cas avec un réalisateur plus ambitieux.
Curieusement, Stand By Me a été depuis, très régulièrement, encensé par la critique, et est devenu une sorte de mini-film culte. Comme nous n'avons pas changé d'avis, osons dire que, étant fans de feu River Phoenix, ce n'est pas le moindre des charmes du film que de nous le rendre dans l'ingénuité de ses 15 ans.
[Synthèse datant de 2022 de critiques écrites en 1987, 1991 et 1999]