Do you think Mighty Mouse could beat up Superman?
Etrange carrière que celle de ce bon vieux Rob qui, après avoir enchaîné des films incroyablement bons, prouvant qu’il avait tout compris à la musique, l’Enfance ou le couple, s’est noyé dans les années 90 en cumulant des ratages entre moyen (Des Hommes d’honneur) et franchement cucul (Une Vie à deux).
Mais focalisons-nous plutôt sur ses années 80, entre This Is Spinal Tap, Princess Bride ou encore l’indétrônable Quand Harry rencontre Sally, Reiner sortait ce Stand By Me nostalgique à souhait, adapté d’un roman de Stephen King. Le même King qui sera à l’origine du dernier vrai bon film de Reiner, Misery en 91.
Stand By Me est un peu le digne successeur des Goonies car les deux films se ressemblent pas mal. Même si leurs thèmes sont bien sûr différents. Corey Feldman n’est pas étranger à ce rapprochement puisqu’il joue dans les deux, et un personnage assez similaire. (D’ailleurs, parenthèse qui sert à rien, je l’ai souvent confondu avec son cadet Austin O’Brien, le petit chieur de Last Action Hero.) On retrouve également le personnage du gros, froussard et gourmand et une jolie histoire de dégueulirama ! Rien que ça. Avouez que la comparaison des deux films est donc assez évidente.
Cependant, elle s’arrête là. Car là où Les Goonies s’embarquent dans une aventure de chasse au Trésor digne d’Indiana Jones, Stand By Me s’offre l’escapade macabre de quatre pré-ados qui décident d’aller chercher le corps d’un gamin disparu, tout en traînant chacun des casseroles parentales assez gratinées. On retrouve River Phoenix qui, à l’instar d’un Heath Ledger, nous a quitté bien trop tôt, et surtout un Jerry O’Connel méconnaissable en petit gros qui a peur des grenouilles ! Nous ferons également coucou à Richard Dreyfuss qui lui aussi en chie pour faire des bons films depuis les 90’s, et Kieffer-Jack Bauer-Sutherland en vilain décoloré.
C’est ça aussi Stand By Me : le jeu avec notre propre nostalgie de cinéphile.
L’histoire est finalement assez tendre, propre à la sensibilité de Reiner à l’époque et, même si elle prête parfois à sourire (les conversations existentielles autour du feu de camp : « What the hell is Goofy ?? »), elle est surtout incroyablement cruelle, renvoyant à la figure des adultes l’implacable fait que l’Enfance c’est bien plus chouette que la maturité. Et même si, à 12 ans, vous pensez que votre père vous déteste, ou que tout le monde vous croit fou car vous êtes le « fils de », vous aurez toujours des potos pour vous tenir par l’épaule et vous dire que vous n’êtes pas nul.
Sérieux, j’ai jamais eu de meilleurs amis que ceux de mes 12 ans…
Jesus, does anyone ?