Par-delà les nuages.
Le space-opera mythique de George Lucas ayant cassé la baraque à la surprise générale, la concurrence se devait de contre-attaquer avec un projet encore plus épique. La paramount y voit donc...
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le 16 mars 2013
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De Star Trek, je ne connais que la nouvelle trilogie initiée par J.J. Abrams en 2009 que je sais être aux antipodes de la création originelle de Gene Roddenberry, plus proche de Star Wars (Abrams préparant le terrain pour The Force Awakens donc) et de son dynamisme. Et je pense que mon ignorance quant à la série débutée en 1966 m’empêche d’apprécier ce passage au format film à sa juste mesure, n’ayant pas le bagage nécessaire à une pleine appréhension de cet univers.
Dès les premières minutes, on sent que l'œuvre cherche à donner dans l’épate du “enfin sur grand écran”, avec de longs plans introductifs de l’Enterprise, de Starfleet et de l’équipage. Une atmosphère quasi contemplative s’instaure, et laisse, à n’en pas douter, fourmiller une tonne de détails qui raviront les Trekkies. Mais un néophyte tel que moi sera laissé de côté, et tout ceci lui paraîtra bien désuet.
Mais soit, acceptons tout de même le film pour ce qu’il a nous montrer. Il est d’ailleurs surprenant de voir Robert Wise, que je connais surtout pour The Sound of Music, West Side Story ou
Odds Against Tomorrow dépeindre un tel univers. Un univers froid où les personnages ne fonctionnent que par liens hiérarchiques, sans camaraderie, et auxquels il est difficile de s’attacher (d’autant plus que les jeux des acteurs est monolithique). Un univers procédurier où chaque action passe par une ligne dialogue qui explicite via la pseudo-science la manœuvre en cours, et laisse présager d’une humanité sous régime autoritaire. Un univers où priment logique et pragmatisme sur toute forme d’émotion, tel qu’en atteste la prépondérance des Vulcains et des I.A. dans le récit, balayant par la même occasion toute tentative d’humour.
Aux antipodes de la space-fantasy alla Lucas donc, et plus proche de la hard sci-fi d’un 2001, la métaphysique en moins. L’âpreté de cette atmosphère est heureusement contrebalancée par la fantastique musique de Jerry Goldsmith, et certains visuels, splendides de couleurs criardes et de matte paintings qui m’ont rappelé Forbidden Planet et son charmant toc, qui viennent adoucir l’ensemble. Un fond rêche pour une forme dynamisante donc.
Quant aux thématiques (transcendance de l’artificiel, outrepassement des limites du connu, devoir et morale…), si elles ont aujourd’hui été passées à la moulinette d’un paquet d’autre œuvres, elles n’en restent pas moins témoins d’une époque, d’un optimisme lié à la conquête spatiale d’alors, et sont traitées avec assez d’astuce pour rester pertinentes aujourd’hui.
Si la conquête n’est pas totale en mon cœur, elle a tout de même suscité assez d’engouement pour que j’ai envie d’aller plus avant dans l’exploration de cette franchise. Nul doute que Wrath of Khan, l’épisode le plus encensé de la saga, ne tardera pas à arriver sur mon écran. Nul doute également que cette première itération a une identité bien plus singulière, et donc marquante, que celle formatée de J.J. Abrams.
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il y a 17 heures
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