Peut-être que l'année de production du film n'est pas innocente. Nous sommes après la chute du Mur et du Rideau de Fer et les deux anciens ennemis sont devenus plus ou moins des alliés. Or, que raconte ce film ? Une improbable alliance pour la paix entre Star Fleet et les Klingon, les deux grands ennemis d'hier.
Il faut dire que les Klingon n'ont plus trop le choix. Suite à une gravissime explosion, leur survie est menacée. Kirk reçoit l'ordre d'escorter le chancelier Klingon (interprété par David Warner, acteur auquel je voue une certaine vénération) jusqu'à une conférence pour la paix. Mission que Kirk accepte avec beaucoup de difficultés : quand on a été ennemis pendant si longtemps, comment peut-on tirer un trait sur tant de décennies de haine et repartir à zéro ? D'autant plus que les Klingon ont tué le fils de Kirk...
Ce début est stupéfiant d'intelligence. A part cette réflexion très bien vue sur la coexistence pacifique, on y trouve aussi de très beaux dialogues sur le racisme.
Puis l'action commence vraiment. Je ne dirai pas comment pour ne pas trop en dévoiler. Là aussi, le scénario fait preuve d'une belle intelligence dans sa construction : l'action va se déployer sur deux niveaux, suivant d'un côté Kirk et MacCoy, et de l'autre côté Spock. Cette organisation permet au film de rester tendu jusqu'à sa fin. Aucune scène inutile, du suspense, des surprises permanentes, ce 6ème épisode sur grand écran est vraiment un des meilleurs.
Sur le plan de l'interprétation, outre David Warner (que l'on ne voit pas assez à mon goût), c'est vraiment un grand plaisir de retrouver Christopher Plummer dans le rôle d'un guerrier klingon borgne et citant Shakespeare à tout bout de champ.
Même les effets spéciaux sont réussis, même si, comme d'habitude, le but de cette série de films n'est pas d'impressionner par un déluge de trucages mais bien de présenter des énigmes passionnantes.