Malgré l'échec financier et artistique du cinquième épisode, le producteur Harve Bennett souhaite offrir aux fans une dernière aventure mettant en vedette l'équipage originel de l'USS Enterprise, afin de fêter dignement les vingt-cinq ans de la série. Ne pouvant mettre en chantier son idée de préquel et plus ou moins poussé vers la sortie par le dirigeant de la Paramount Frank Mancuso, Bennett laisse donc le soin à d'autres de s'occuper de cet "ultime" retour.
Après que plusieurs pistes furent envisagées (dont un crossover avec la série Next Generation, qui se fera finalement plus tard), le comédien Leonard Nimoy envisage alors un parallèle avec la situation géopolitique de l'époque. Idée que viendra enrichir le réalisateur et scénariste Nicholas Meyer, déjà aux commandes du second long-métrage, en s'inspirant de la chute de l'URSS et du bloc communiste pour créer une nouvelle histoire qui bénéficiera également de l'apport de Denny Martin Finn.
En lien direct avec une actualité brûlante, The Undiscovered Country trouve enfin la recette miracle pour combiner efficacement thématiques complexes et spectacle grand public. Là où les trois précédents volets peinaient sérieusement à justifier leur durée et à remplir les blancs d'un script n'allant jamais plus loin que son point de départ, celui-ci parvient à un équilibre parfait, proposant son lot de séquences spectaculaires, d'humour et de suspense tout en mettant en évidence la difficulté à établir une paix durable et une confiance mutuelle entre deux peuples différents et autrefois ennemis.
Bénéficiant d'une écriture soignée, d'une mise en scène rythmée et d'effets spéciaux au top, The Undiscovered Country emploi également son casting avec pertinence, l'âge avancé des comédiens ne posant ici aucun soucis, contrairement au film précédent. On retiendra surtout l'excellente composition de Christopher Plummer en bad guy de service, impeccable de bout en bout.
Passionnant du début à la fin, aussi tendu dans son déroulement que pacifiste dans son message, ce sixième épisode est à mes yeux le plus réussi de la saga, celui qui allie avec le plus de justesse et de maîtrise les éléments qui ont fait la force de la création de Gene Roddenberry.