En 1999, George Lucas donnait un grand coup de plumeau à son bébé, lui conférant un fond politique (on découvre les coulisses) qui manquait cruellement jusqu'alors, mais surtout en montrant enfin des planètes technologiquement avancées (non, la Cité des Nuages de Lando ne compte pas), ce qui a enfin crédibilisé son univers censé être futuriste (parce que entre Tatooine, Hoth, Endor et j'en passe, on ne visitait que les bleds paumés dans la trilogie d'origine). Ajoutons aussi que les Jedi mouillent leur chemise et ne font plus du surplace quand il s'agit de manier le sabre laser, et que les armées de droïdes font davantage "science-fiction" que de simples soldats humains. Bref, de par son modernisme, on a l'impression que cette saga se situe après celle qu'elle est censée introduire. En un seul film, cette nouvelle trilogie était déjà devenue définitivement ma préférée, et à côté, celle d'origine a pris un sacrée coup de vieux (même si je l'adore toujours, que voulez-vous...).
La Menace fantôme est l'épisode le plus magique de toute l'épopée Lucassienne, à défaut d'être le plus épique (oui, on a vu mieux de ce côté-là). Celui-ci pose bien les bases du mythe et nous réserve son lot de scènes anthologiques qui ont marqué les esprits (notamment la course de podracers qui est le clou du spectacle, faisant presque de l'ombre à celle des chars de Ben-Hur. Sans oublier non plus le combat final avec la mort brutale de Qui-Gon Jinn, sublimé par la musique puissante d'un John Williams plus que jamais inspiré).
George Lucas a su voir le potentiel de certains acteurs qui font ici leurs "vrais" début (Ewan McGregor et Natalie Portman), mais c'est surtout Liam Neeson qui reste le meilleur choix du réalisateur, dans ce rôle de Jedi des plus originaux, attachants et charismatiques, avec son petit côté rebelle qui désapprouve le règlement. Il restera mon personnage préféré de la nouvelle trilogie.
À 13 ans, lors de la sortie en salle, j'étais plutôt fan de Jar Jar Binks, le gungan gaffeur de l'histoire, même s'il était loin d'être mon préféré dans le film. Plus tard, je trouvais que le personnage était davantage un ajout sympathique qu'autre chose, car il n'était pas vraiment utile à la trame générale (excepté à servir de connexion avec l'armée Gungan, qui prête main forte lors du final). Après, je ne comprends pas ce mépris gratuit des puristes à son égard, vu que ce personnage jovial s'insère parfaitement dans l'esprit du film, plus léger et positif que les autres opus. De plus, ce Star Wars est celui qui s'adresse le plus à un jeune public (rappelons que deux des principaux héros sont mineurs), donc il ne faut pas s'étonner d'avoir ce genre de trublion en vedette. Je veux bien que cette créature ait pu déranger si elle avait été dans le sombre L'Empire contre-attaque, mais pas ici...
Je sais bien que j'ai du mal à rester objectif quand je parle de La Menace fantôme, mais c'est certainement l'un des films que j'ai le plus revu (je connais les dialogues par cœur) et surtout le premier que j'ai vu au cinéma (en ne comptant pas les Disney). Ça compte dans une vie de cinéphile. Et puis il faut dire aussi que ce premier opus se regarde toujours avec autant de plaisir.