Il est facile de cracher sur ce premier épisode, sa place dans la saga est donc celle de la logique d'une lecture, cependant si comme moi on a découvert Star Wars en commençant par Un Nouvel Espoir, la critique de La Menace Fantôme devient très facile. Pourtant bien que le film soit imparfait, il a aussi quelques qualités indéniables et indispensables au développement de l'histoire dans son ensemble.
La tâche qui incombe ce film n'est vraiment pas facile, Star Wars possède un univers vaste et riche. George Lucas doit non seulement nous raconter le pourquoi du comment l'histoire s'est mise en place, la jeunesse d'Anakin Skywalker, et également les complots qui commencent à fleurir dans la République. Le seul défaut de Goerge Lucas, c'est qu'il ne connaît pas le mot "subtilité".
Bien que le réalisateur parvienne dans les grandes lignes à énoncer les divers points de départ des histoires qui vont former celles des autres films, il le fait de la manière la moins subtile possible. Si bien que l'on en viendrait presque à penser que cette prélogie n'est qu'un prétexte à renouveler l'univers de la franchise pour exploiter la technologie numérique. C'est faux, il est compréhensible que l'on pense à cela, mais c'est une erreur. Lucas étoffe son univers, même s'il a tendance à ne pas y injecter que de bonnes choses, les midi-chloriens par exemple, qui viennent annihiler tout le mystère et la poésie de la Force.
La Menace Fantôme parvient à mettre en scène des sujets barbants, notamment des intrigues politiques trop banales, en plus d'exploiter encore un peu l'univers de la saga. C'est ainsi que l'on découvre la culture de Naboo, et donc la Reine Amidala, qui aura un rôle décisif. On revient également sur Tatooine pour découvrir le jeune Anakin, afin de créer le lien entre les personnages. En fait ce premier opus, comme en général le sont la plupart des premiers épisodes d'une saga, est un film d'exposition. Il y a bien évidemment des intrigues, on nous parle de la politique bien entendu, mais aussi de l'Ordre des Jedi. Il est curieux de voir à quel point en tant que spectateur on cherche finalement à vouloir malgré-nous, complexifier cette histoire sur l'ensemble des six films, alors que le tout est en fait très linéaire.
Cependant il est indéniable de reconnaître à George Lucas, que son travail a été fait avec des sabots énormes. Outre l'intensité complètement absente, ou bien les dialogues parfois mal écrits, ainsi que les personnages qui pour la plupart sont désarmés d'une vraie psychologie, on peut en revanche souligner qu'il y a un vrai travail de mise en scène. La course sur Tatooine est d'ailleurs un modèle de scène d'action, une scène réalisée de manière intelligente et juste. Cela n'excuse pas pour autant l'inutilité d'un personnage comme Jar-Jar Binks, qui aurait pu être le personnage comique de cette histoire si on ne l'avait pas sur-exploité ainsi. Cette prélogie signée Lucas est constamment comme cela, elle n'est pas inégale, mais parfois très bancale.
Il ne faut pas voir le film comme un tout-numérique, bien que ce soit l'impression qu'il donne. Sous ses aspect de blockbuster complètement con, il cache une vraie profondeur, que je n'ai pour ma part, pas saisit au premier visionnage.
Victime des critiques faciles, ce premier volet de la prélogie n'est pourtant pas un vrai four, au contraire il réussi son exercice d'exposition. Le film manque de subtilité c'est un fait indiscutable, cependant il est important au développement de l'histoire globale, et justifie parfaitement sa place de premier épisode.