Avant tout, je tiens à dire que cette prélogie est une réussite totale, en dépit de certains détails agaçants ou maladroits, elle se situe en-dessous de la trilogie initiale bien évidemment, mais elle possède une qualité visuelle, narrative et divertissante, tout en relayant parfaitement ce qui avait été conté auparavant, et assurant le lien avec les épisodes IV à VI.
Si la Menace fantôme était le plus faible des 3 films, la Revanche des Sith est sans aucun doute le meilleur, c'est un Star Wars intense, tragique et émouvant, au ton plus sombre, ça s'apparente un peu à une sorte de tragédie grecque, car les 3 personnages de Anakin, Obi Wan et Palpatine avancent inexorablement vers leur destin, celui que tous les fans attendaient. Il y a un bon rythme qui fait qu'on ne s'ennuie jamais, et de très bonnes scènes parmi lesquelles tout le début avec le sauvetage de Palpatine, la poursuite et le combat entre Grievous et Obi Wan, l'arrestation de Palpatine par Mace Windu, même si son dénouement m'a paru un peu théâtral, le massacre des Jedi dans toute la galaxie, l'entrevue et le duel entre Dark Sidious et Yoda... tout ceci culmine avec le duel final entre Anakin et Obi Wan, carrément dantesque dans ce décor infernal et rougeoyant, c'est une scène d'une intensité époustouflante, dont l'issue est même poignante (On était comme deux frères Anakin, je t'aimais).
Cet affrontement se devait d'être grandiose car cet instant devait être particulièrement soigné, il fallait que l'on voit comment Anakin était mutilé, tout comme sa "réparation" et sa transformation finale en Dark Vador, un grand moment qui nous est donné lorsqu'on entend la fameuse respiration du masque, on sait que le lien est fait et que tout va continuer dans la trilogie centrale. Dans les 2 rôles, Ewan McGregor est un Obi Wan parfait qui se hisse au niveau du grand Alec Guinness en Obi Wan âgé, de même que Hayden Christensen est beaucoup plus acceptable que dans l'Attaque des clones, malgré le fait que ce n'est pas un grand acteur. J'ai bien aimé aussi comment Lucas montre 2 actions en parallèle : les 2 duels, celui entre Anakin et Obi Wan, et celui entre Dark Sidious et Yoda, puis la fin d'Anakin (et sa résurrection technologique) en parallèle avec la naissance des jumeaux Luke et Leïa ; d'un côté la mort, de l'autre la vie. Pour en arriver à cette fin d'Anakin, Palpatine a su le manipuler habilement à travers un véritable travail en force pour le pousser vers le côté obscur, cet aspect est bien montré. D'ailleurs le rôle de Palpatine est bien plus étoffé ici, il se réveille vraiment.
Parmi les éléments qui me chagrinent un peu, il y a justement Ian McDiarmid qui joue un peu comme les méchants à l'ancienne, il est un peu caricatural et parfois risible, alors que dans le Retour du Jedi, son jeu était plus posé, il campait un empereur beaucoup plus zen. Il y a le début qui commence comme une bataille stellaire, j'appréhendais encore que ça ressemble à un jeu vidéo, mais heureusement ça ne dure pas longtemps. Et puis surtout, je trouve que le comte Dooku est tué d'une façon trop expéditive, vite remplacé par le général Grievous ; le personnage aurait pu continuer à jouer son rôle de méchant, Grievous n'était pas utile, j'ai trouvé ça dommage avec un tel potentiel et surtout quand on a la chance d'avoir le grand Christopher Lee comme acteur. Dernier point : la musique de John Williams reste belle mais il y a peu de thèmes marquants, excepté celui très intense du combat final.
Tout ceci n'est que légèrement contrariant, l'important c'est que le film soit le dernier chaînon manquant de la saga intergalactique de George Lucas, il ne fallait pas le foirer car cet épisode met tout en place, tous les morceaux se recollent, tout est raccord avec l'épisode IV, on en voit plusieurs liens (le sénateur Bail Organa qui adopte Leïa, Owen Lars et Beru à qui est confié Luke sur Tatooïne, la "naissance" de Vador). Et puis Lucas ne trahit rien du tout, faut arrêter de basher cette prélogie, elle est magnifique, moi je l'aime autant que la trilogie initiale, même si j'ai un petit faible pour cette dernière que j'ai découverte dans mes jeunes années.