Nous y sommes. L'Episode III de Star Wars, le film qui par-dessus tout les autres a su trouver une place dans mon piti coeur. J'entend au sens large, c'est véritablement mon film favoris. Traitez-moi de gamin, de non-objectif ou de simplet, ce film représente pour moi le noeud névralgique de la saga. De A à Z, je ne peux voir que quelques minuscules manquements appelés défauts par d'autres, mais c'est clairement le plus nuancé des 6 épisodes, porté par un numérique toujours plus abouti. Son devoir fut de relier les deux trilogies, mais il fit bien d'avantage. Relié par la forme et le fond à l'épisode II, La Revanche des Sith doit également montrer le passage d'Anakin vers le côté obscur ainsi que la chute de la République et des Jedi.
Le film se découpe en trois actes : la rescousse de Palatine qui met tout de suite dans le bain, la transformation d'Anakin et la chute des Jedi, puis les affrontements finaux.
I. Rescue the Chancellor
Lorsque le film s'ouvre, ce n'est ni sur une navette diplomatique Jedi ni sur un vaisseau Naboo mais bien sur deux minuscules chasseurs Jedi qui plongent dans la bataille au-dessus de Coruscant. L'immersion de cette scène est tellement puissante, tellement impressionnante, elle est pour moi la meilleure scène d'intro de la saga et de loin. Une toile sombre, un fond violent, celui de la fin de la Guerre des Clones. Je ne vais pas analyser la mise en scène, beaucoup d'autres l'ont déjà fait. Notons que le vif du sujet est abordé dès le départ et que toute la séquence au sein du vaisseau de Grievous n'est pas du remplissage, mais bien un moyen d'introduire le personnages dans leur contexte au sein d'une aventure lire à l'intrigue principale (comme les Indiana Jones par exemple) qui est celle d'une guerre où la République gagne le conflit qui ne faisait que trop durer.
Ainsi, on découvre le Général Grievous, leader Séparatiste, prennent le relais du pauvre Dooku dont la mort marque le tournant décisif que prend le destin d'Anakin quant à sa place auprès de Palpatine. Tout le début du film démarre si fort qu'il est compliqué de maintenir autant le spectateur en haleine...
II. You must realize, you're doomed
C'est ici que tout va se jouer, qu'on assistera à la chute du jeune protagoniste. Si certains points de la mise en scène peuvent faire douter, son destin est déjà scellé de par ses choix. Souvent, on décrie la vitesse avec laquelle Anakin est tombe du côté obscur. Je ne suis vraiment pas d'accord : même si l'épisode II se ratait sur quelques points, la violence d'Anakin est déjà présente depuis longtemps. Ainsi, c'est dans cet épisode-ci qu'on le verra s'écrouler. Ce n'est pas uniquement quand il tue Windu qu'il bascule, c'est tout un voyage au coeur des ténèbres qui l'aura mené ici, tant sa peur continuelle pour ses proches que sa rage de ne pas être plus puissant. Mais on y reviendra plus tard.
Elaguant les scènes politiques assez lentes des deux épisodes précédents, les seules scènes "lentes" du film sont liées à Padmé et Anakin, à présents parents, pour pointer le final tragique d'une famille impossible. Le spectateur sait pertinemment que tout finira mal et c'est là la force du film, tout les moments de faux-semblants joyeux ou drôle contrastent avec le fond, qu'on sait condamné...
Le Conseil charge Anakin d'espionner le Chancelier, enfin douteux de ses intentions. Celui-ci s'en sert pour retourner Any contre ses congénères et ainsi le monter contre les Jedi. Etapes par étapes, le Jedi cesse d'exister au profit du Seigneur Sith.
Intrinsèquement à cette histoire, on retrouve la guerre dans différents lieux de la galaxie, comme sur Utapau où Obi-Wan affrontera Grievous, Yoda sur Kashyyyk, etc... Grievous, mon personnage favoris de la saga d'ailleurs. A l'image de Vador, il est manipulé et fabriqué de toute pièce pour devenir le visage à affronter tandis que la vraie bataille se dissimule sur Coruscant. Après le Vice-Roi et le Comte Dooku, c'est au tour du Général Grievous de représenter la menace séparatiste qui ici, n'a qu'une place secondaire. Grigri n'est pas assez exploité dans le film, tirant sa révérence très tôt et contraste fortement avec l'image qu'on peut en avoir après avoir vu la série Clone Wars de 2003, ou sa force laisse place à une rude couardise.
Une scène pivot du film est celle du discours de Palpatine à Anakin dans la salle de spectacle. Dans une ambiance mêlant mystique et ténèbres, il lui compte une légende sith, sa propre histoire, déguisée en piège pour attirer d'autant plus Anakin vers lui. Une scène qui aura marqué les esprits, tant pour le passé de Palpatine que pour l'étrangeté que dégage l'ambiance. Oui, Lucas sait mettre en scène bitchies.
Le film commence à dégager une sorte de sentiment de malaise, mais de bon malaise, celui qu'on a du mal à identifier. Surtout quand Obi-Wan dit à Anakin qu'il se passe des choses anormales. Cette ambiance de complot politique inavouable et démoniaque me rappelle JFK !
Vient enfin le passage le plus beau de toute la saga à mes yeux : Anakin, laissé pour compte par Windu, porte son regard au-delà des immeubles de la ville. Au loin, Padmé regarde aussi dans sa direction. Puis Anakin fait son choix, les larmes aux yeux... il sait ce qu'il doit faire, il en est convaincu. Il va agir contre ceux qui lui ont menti pendant des années, il doit le faire pour sauver sa femme et ses enfants. Aveuglé par la haine, il part alors sauver celui qui deviendra son maître, quitte à tuer les Jedi qui l'affrontent. Une fois fait, il n'y a plus de retour en arrière possible. Ainsi, il devient Darth Vader.
Cette scène est la plus décriée : un jeu trop décalé de Ian McDiarmid, des Jedi qui meurent en quelques secondes, Anakin devenu un légume après sa décision. Je suis d'accord, les Jedi ne se battent presque pas et oui, Anakin a vraiment l'air d'avoir perdu son cerveau pour quelques répliques et ce peut-être voulu par Lucas. Mais cette scène reste très forte.
Vient l'Ordre 66, dans la séquence la plus dramatique ever, où tous les Jedi se font assassiner par leurs frères d'armes. C'est ainsi que les choses se précipitent. La liaison avec l'épisode IV débute, Yoda trouve Organa et Obi-Wan pour qu'il affronte Anakin... Ils se rendent au Temple où tout le monde a été assassiné, bref.
Autant on peut voir une exagération (la mort d'enfants) mais je pense qu'elle était nécessaire. La forme rattrapé enfin le fond, il n'y a plus de non-dit. Les Clones deviennent les impériaux malgré eux, les Jedi et la République ne sont plus que vestiges à traquer... Les leaders Séparatistes sont tous décimés. Ainsi, les deux armées factices sont réduites à néant au profit de l'Empire...
III. You were the Chosen One
On attaque le plus puissant. Après autant de bouleversements, les deux duel finaux montés en miroir de la fin de l'épisode I fonctionnent très bien. D'un côté une tentative de Yoda d'assassiner Sidious, le maître du bon contre le maître du mal, et de l'autre deux frères qui s'affrontent et se déchirent dans un décor aussi bouillonnant que leur envie de raisonner l'autre. Je n'ai jamais trouvé le combat trop long je dois l'avouer, même plutôt le contraire, je voulais voir plus de Yoda contre Sidious : se battre au sein du Sénat, se balancer les sièges comme s'ils jouaient avec la politique... c'est du grand art. On se demande alors, mais si Yoda affronte l'Empereur, c'est qu'il va perdre ! Comment Anakin finira-t-il dans l'armure noire ? Je trouve le final réussi. Surtout la scène de l'immolation. Là où on apprécie chaque bourre-pif qu'envoie Yoda dans la face de Patoche, il est difficile de ne pas grimacer voir d'être bouleversé devant les cris déchirés et pleins de haine qu'Anakin envoie à son maître. Puis vient le discours d'Obi-Wan, qui résume parfaitement tout le film : deux amis, autrefois sages, sont réduits à s'entredéchirer à cause de la bêtise et la convoitise. La Prophétie reste vague, mais je suis d'accord avec Yoda : mal interprétée elle aura pu être. J'aime à croire qu'Anakin était l'élu. Il a en effet rétabli un équilibre en fauchant tous les Jedi. C'est simplement sa pure interprétation qui aura été tragique pour le côté du bien. Je trouve ça génial.
Les points positifs principaux : (y'en a trop, j'essaie d'équilibrer)
1- L'Ambiance sombre, crépusculaire, travaillée à fond pour nous étreindre dans une nostalgie indéfinissable. On connaît leur destin, on assiste impuissant à leur chute.
2- La transition parfaite avec l'Episode IV, avec toute une dernière partie quasi-parfaite.
3- L'Acte 1 est la meilleure introduction possible, avec un duo Any-Obi comique, une mission qui met tout de suite dans l'ambiance et qui découpe mieux le film.
4- Le Général Grievous est un excellent antagoniste. A l'inverse, Obi-Wan est plus fifou que jamais.
5- L'émotion ressentie lors de certains passages (Padmé's Ruminations, l'Ordre 66, l'affrontement final) est plus intense que dans tous les autres épisodes.
6- La meilleure BO de la saga, avec des thèmes tous plus cultes les uns que les autres.
Les points négatifs :
1- L'affrontement Windu-Sidious un peu trop ridicule, les trois jedi meurent trop facilement et c'est mal filmé.
2- Anakin devient vraiment légumineux après avoir tué Windu, c'est assez étrange. La plupart des spectateurs ne comprennent pas pourquoi il bascule d'un coup, ce n'est pas assez long.
3- Les sous antagonistes trop peu présents, Grievous et Dooku apparaissent pour mourir.
4- Alors que Padmé était magnifique en reine et badass en sénatrice, ici elle n'est que la femme enceinte et n'a donc que très peu de scènes où elle n'est pas QUE la femme enceinte.
5- Vu que pour moi, il manque un film sur la Guerre des Clones, les soldats clones sont toujours aussi mis de côté et mon dieu, les incrustations de Cody sont dégueulasses...
6- Palpatine est un peu trop surexcité, j'aurais aimé qu'il soit un peu moins cringe.
Après avoir vécu autant de choses, voir Anakin devenir Vador et Padmé se faire enterrer clos la Prélogie de façon drastique et fascinante. C'est presque un soulagement pour nos nerfs de parvenir à la naissance des jumeaux et les derniers préparatifs à la transition de l'épisode IV...
Voilà, ainsi s'éteint ma critique de Star Wars, je ne vois pas l'intérêt de continuer sur la Trilogie, ses qualités et défauts ne sont plus à refaire. Sur ce, des bisous ! Et que la Force soit avec vous...