Il y a fort longtemps, dans un siècle lointain, très lointain, certains esprits fougueux diraient même au XXème siècle, un jeune prodige du cinéma bricolait un troisième long métrage avec une bande de gamins plutôt timbrés mais bourrés d'idées.

Tout le monde pensait qu'il se ramasserait lamentablement. A commencer par la FOX, productrice du film, qui lui coupa les crédits deux semaines avant sa sortie dans un nombre de salle hallucinant : 17 !

En échange des quelques deniers nécessaires à l'achèvement de son film et de droits sur les produits dérivés à venir (à l'époque, un film avait deux produits dérivés principaux : La bande originale et l'affiche, le reste on ne s'en souçiait guère), le jeune prodige, qui s'appellait George Lucas, accepta de réduire son salaire de scénariste / réalisateur à des queues de cerises.

La FOX se frotta les mains devant ce jeune crétin qui avait réalisé au préalable deux films tout à fait regardables : THX 1138 (avec Robert Duval) et American Graffiti (avec Ron Howard et un débutant dont le prénom est le nom d'un Beatle et le nom une marque de voiture), mais qui, cette fois semblait bien s'être fait avoir par l'odieuse fédération du commerce (qu'à cette époque, dans certains cercles, il était de bon ton d'appeler les agents du grand capital).

La suite est un peu plus connue. De padawan du cinéma indépendant sous contrôle de studio, le jeune George devint un des nababs du cinéma indépendant sous contrôle... des marchands de jouets. Le premier film, intitulé 'Un nouvel espoir' et surtitré avec une préscience de Jedi : 'STARWARS Episode IV' (qu'est ce qu'on se serait marré devant tant de morgue dans les cinémathèques si le film avait fait un flop et n'avait pas connu de suites) fut un carton intergalactique et devint le film le plus vu de tous les temps d'il y a 30 ans...

Puis vint le vrai morceaux de bravoure de la saga : 'L'empire contre-attaque' qui laissait le spectateur dans l'expectative insoutenable : Han Solo deviendra-t-il le nouveau capitaine Igloo de la galaxie ? La réponse, aujourd'hui bien connue est non puisque le vilain Darth Vador reviendra du côté obscur de la force pour sauver l'univers des griffes de l'empereur. Eh oui, le Jedi qui est de retour c'est lui.

Puis, Lucas vécut de ses royalties et vit que cela était bon.

Un jour, pourtant, dans un souci de générosité incommensurable, il se décida à mettre fin à l'insoutenable attente de millions de fidèles de par le monde et à mettre en chantier les épisodes I, II et III afin de payer les frais d'un coûteux divorce.

Et nous voilà, enfin, arrivé au bout du périple. Prêt à découvrir comment l'asthmatique le plus célèbre de l'univers a eu pour la première fois besoin d'une bonne grosse dose de ventoline.

Et au final ; beaucoup mais alors beaucoup de bruit pour rien. Une vraie soupe intergalactique. Des batailles bruyantes en images de synthèse qui se voient (les maquettes qui se voyaient c'était quand même autre chose...), Christopher Lee qui se fait faire une manucure, un clin d'oeil un rien trop appuyé à l'amérique de Bush "Si tu n'es pas mon ami, alors tu es mon ennemi", un accouchement à mourir de rire, une étoire noire en construction, des acteurs d'une platitude insondable empêtrés dans des effets numériques souvent ridicules (Ah ! ce poulet géant que chevauche vaillament Obi-Wan, gare à la grippe aviaire tout de même), un Yoda tout en image de synthèse et sans âme, des dialogues surpassés même par ceux des 'Feux de l'amour', une intrigue fumeuse et difficilement compréhensible (Prononcez 'Britannique Shakespeare' avec des chamallow dans la bouche ça donnera 'Britney Spears', c'est ce que Lucas a fait, il a lu tout son scénario à haute voix avec des chamallow et il a gardé ce que ça donnait...) et pour finir un vague clone du regrêté Peter Cushing qui sort vite fait du cadre, et il a raison ! Ah, j'allais presque oublier, une scène dans un théatre entre Anakin et Palpatine du plus bel effet.

En un mot comme en cent, cette nouvelle trilogie est au cinéma ce qu' une reformation des Beatles avec Ricky Martin en John et El Chato en George serait à la musique rock...
May your bank account be with you, old George Lucas !


La bande son idéale pour oublier tout ça : 'My Iron Lung' de Radiohead.
lemoj
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le 17 août 2011

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