CQFD

Un cahier des charges touffu pour des éléments parfois contradictoires a visiblement contraint J.J. Abrams à user des grands moyens afin de parvenir à conclure cette nouvelle trilogie soufflant le chaud et le froid, souvent le cul entre deux chaises, ne sachant comment gérer le fan service, le développement de l'univers étendu et les exigences du studio mère. Le réalisateur s'en sort finalement assez bien, expédiant presque toutes les résolutions tambour battant tout en laissant un peu de place aux acteurs des principaux personnages (les autres étant condamnés à la portion congrue). On sourit devant la niaiserie de la plupart des dialogues, on se pose quelques questions sur les choix de certains personnages, on déplore l'évidente facilité d'écriture et les nombreux deus (dei ?) ex machina et on parvient tout de même à vibrer une ou deux fois, quand bien même les scènes les plus réussies soient aussi les plus évidentes. Cependant, le plus gros point fort est que, contrairement au VIII, on ne trouve pas le temps long, tout étant expédié, parfois si vite qu'on n'a pas le temps d'apprécier. Si la bande-son décoiffe, les scènes d'action ne sont jamais marquantes, même si les "ricochets hyperspatiaux" restent impressionnants. Le dernier tiers sauve donc le film et, presque, la trilogie.