Star Tour - Episode IX
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Il y a un instant du film, vers le milieu, où l'on respire enfin. Cela ne dure que trois secondes. Trois secondes de bonheur. Ce moment où la petite équipée des héros disparait subitement dans d'improbables sables mouvants. Le seul passage du film où silence et vide s'imposent enfin : plus un seul personnage à l'écran, ni vaisseaux hurleurs, ni stormtroopeurs incapables majeurs, ni siths nazgüléens, ni quoi que ce soit d'autre de très con, de très réchauffé ou de très fatigant. Mais hélas, cela ne dure pas. Le bordel reprend vite fait le dessus avec son lot de personnages dont on se contrefout et ses enchainements narratifs invraisemblables.
Si l'opus VII concocté par le même J.J. Abrams décevait par son incapacité à renouveler l'histoire, cet ultime épisode IX souffre pour sa part de l'encombrant héritage des deux précédents films. Loin de s'élever comme son titre le suggère, l'Ascension de Skywalker traine plus de deux heures durant une lourdeur directement imputable aux non choix du réalisateur.
Et d'abord ce trop plein de personnages. Les scénaristes (et Disney) ne pouvant se résoudre à faire disparaitre les "gentils" tout en en faisant apparaitre de nouveaux à chaque épisode, on se retrouve inévitablement à la fin avec un ou deux Kylos de trop : les héros des années 70/80 (R2D2, C3P0, Lando...) auxquels s'ajoutent ceux des deux derniers épisodes + les derniers venus. Et comme les éternels méchants sont, eux aussi, toujours au rendez-vous, l'increvable Palpatine en tête accompagné de ses sbires planétodestructeurs... et que les fantômes du passé viennent eux aussi faire un petit coucou en passant ( Leia, Solo et même l'ectoplasmique Luke dont l'heure de gloire est définitivement passée), cela fait, au final beaucoup de monde à gérer en même temps. D'autant que même lorsqu'il y en a un qui meurt...eh bien en fait non. (il faut dire que faire mourir ce brave Chewbie dans un trivial crash de vaisseau sith trop pressé eut juste été un crève-cœur)
Problème de cette surcharge pondérale, seule une réalisation basée sur des temps courts pouvait permettre à tous ces personnages d'avoir un minimum de temps d'apparition. Il en résulte un film frénétique pour ainsi dire jamais ponctué de ces temps longs absolument nécessaires à la bonne respiration d'un film. Les scènes de bravoures se succèdent dans une espèce de mécanique infernale boostée par ces deux moteurs incontournables des blockbusters que sont les clichés et la surenchère émotionnelle.
Quelques scènes visuellement réussies mais pour beaucoup inspirées du Prometheus de Ridley Scott ou du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson évitent le naufrage complet d'un projet déjà mal embarqué par J.J. Abrams il y a 4 ans.
Bref, à la sortie du ciné beaucoup avaient la mine blafarde et le teint nauséeux. On va encore crier au virus mais parfois la gastro a bon dos.
Personnages/interprétation : 4/10
Scénario/histoire : 2/10
Réalisation : 5/10
4/10
Créée
le 7 janv. 2020
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