Alors alors alors… par où commencer ? Il est difficile de mettre un peu d’ordre dans mes idées pour en faire une critique construite et cohérente. En même temps, ce film mérite-t-il une critique construite et cohérente ? Peut-être ne mérite-t-il même pas que je prenne du temps pour lui…
Mais toutes les sagas ont une fin, paraît-il… Il faut donc bien que je fasse une troisième critique pour boucler la boucle.


Et si nous faisions dans l’ordre chronologique, voulez-vous ?
En décembre 2015 sortait donc Le Réveil de la Force, premier opus de cette nouvelle trilogie. J’y allais peu confiant et suspicieux, ne faisant clairement pas confiance à disney pour produire une oeuvre de qualité, mais gardant quand même un léger espoir. J’ai été plutôt assez déçu d’y trouver un film vide, préférant prendre du temps pour de la nostalgie plutôt qu’à remplir son univers, et n’offrant pas mieux qu’une copie pauvre de Un Nouvel Espoir.
J’écrivis donc une critique plutôt salée, que je reconnais aujourd’hui assez indigeste, en plus de ne plus réellement refléter ma pensé sur le film. Mais, je gardais tout de même une certaine attente pour la suite, car j’étais certes déçu, mais pas scandalisé.
En décembre 2017 arrivait Le dernier Jedi. Ah, non, pardon, Les derniers Jedi, car déjà dans le titre ça n’était pas capable de faire un travail potable. Je sortais du film tremblant de rage. Les gens m’accompagnant pour témoins, je n’ai bronché ni mot ni son pendant facilement vingt minutes tellement ma haine était grande. Le côté obscur était arrivé en moi plus vite qu’en Anakin Skywalker. Et pour cause, je venais de voir non seulement un mauvais film, mais en plus un mauvais Star Wars, se torchant allègrement avec l’univers et ses règles, ainsi qu’avec la logique élémentaire et la cohérence du scénario et des personnages. Une daube infâme qu’aujourd’hui encore je ne peux comprendre que l’on puisse défendre tellement il s’agit d’un cas d’école de tout ce qu’il ne faut pas faire dans un récit.
Chaque scène me mettait tellement en rage que l’écrit de ma critique, cette fois plus lisible et toujours d’actualité, ne porta pas directement sur le film mais sur sa recette, équivalent culinaire d’un plat surgelé à réchauffer produit en masse par le cinéma hollywoodien actuel.
Et finalement nous arrivons à décembre 2019, pour la conclusion cette trilogie, mais avec aussi la prétention de conclure l'entièreté de la saga qu’est Star Wars. Après ma réaction au précédent film, qui plus est avec son contenu, ce n’est même pas que je n’avais plus d’attente, c’est que je savais pertinemment que ça allait être de la merde. Cela ne pouvait en être autrement.


Et ça n’a pas loupé.
L’avantage, c’est que cette fois il était impossible que je rage, j’étais vraiment dans l’idée de “je vais regarder une merde, comme j’ai regardé un bon nombre d’autres merdes auparavant”. Je n’avais plus aucun attachement émotionnel, j’étais juste là pour avoir ma petite séance cinéma du mois entre potes. Mes dieux, qu’ai-je bien fait d’être dans cet esprit.
Qu’ai-je ri, mais qu’ai-je ri. Pendant les deux derniers tiers du film, c’était l’escalade, tout me faisait rire.
La salle aussi a ri, de temps en temps. On aurait presque pu croire voir un film comique.
Et puis la lumière s’est rallumée. Je me retrouvais affalé dans mon fauteuil comme une grosse loque, avec un léger mal de bide et la sensation d’être un gros beauf sortant d’un match de foot avec une bière de basse qualité à la main.
Cette sensation je la connais. Elle m’arrive toujours après avoir regardé un certain type de film.
Et j’ai réalisé.
Je venais de voir un nanar.
Star Wars est devenu un nanar.


Ce dernier film n’est pas juste nul, il est lamentable, à un point que c’en est un prodige. Tout pue la merde.
Il y a tout : les dialogues incohérents, les personnages idiots, les deus ex machina, le scénario qui part dans tous les sens, les “ta gueule c’est magique”, le montage fait à la pisse et les coupes faites à la truelle. Putain, il y a des éléments scénaristiques que j’ai déjà vu dans Donjons et Dragons le film ! Je vis dans un univers où je peux comparer un épisode de Star Wars, une saga utilisée pour l’enseignement à différents niveaux dans le monde entier, à Donjons et Dragons le putain de film dont même l’affiche te dit “c’est nul” !
En entrant dans la salle, discutant avec mes compagnons du fait que je vienne voir le film en sachant que je n’allais pas aimer, j’ai déclaré tel quel : “non mais c’est bon, rey ça peut bien être la fille de


Palpatine


que j’en n’ai plus rien à foutre”. C’était une blague. Une boutade. Et c’est aussi la putain de réalité. C’est d’ailleurs à partir du moment où cette révélation a été faite que je me suis mis à rire pour tout ce qui se passait.
Il y a Merry du Seigneur des Anneaux dans le film. Juste à son apparition à l’écran je n’en pouvais plus. Je me suis dit pendant la séance que j’aurais bien vu les orcs débarquer pour qu’il se batte avec. Et c’est possible, les orcs sont maintenant canon dans Star Wars avec la série Le Mandalorien.


Les musiques putain. Elles sont très bien, c’est John Williams. Mais elles sont juste lamentablement utilisées. Il y en a quatre : celle de rey, c’est de kylo ren, celle des méchants et celle des gentils (le thème des sith et le thème de la force). Et ce sont les quatre seules qui tournent en boucle. Pour le moindre truc, tout le temps, ces musiques démarrent. Des fois plusieurs fois d’affilé. Imaginez, chaque fois qu’un stormtrooper apparaît à l’écran, BAM, on vous lance la musique des méchants. Ben voilà, c’est ça, vous l’avez.
J’ai déjà mentionné le montage, mais putain, c’est terrible. Les transitions en volet, déjà que les deux films précédents ce n’était pas très bien utilisé, mais là, ils les ont tirées à pile ou face, c’est incroyable. Il y a des scènes qui durent juste cinq putain de secondes, puis BAM, on passe à une autre scène complètement différente dans un lieu complètement différent.
D’ailleurs, tout se passe à fond la caisse, il n’y a absolument rien le temps de développer quoi que ce soit. Ah si, il y a quelques trucs sur lesquels on s’attarde : les jouets à vendre. Tout passe tout le temps super vite, puis d’un coup, on ne sait pas pourquoi, on a un plan qui prend son temps, pour filmer un putain de droïde de merde ou une saloperie de porg. Ils n’en ont juste plus rien à foutre.


Il faut que je parle d’un truc absolument scandaleux, à propos de Leia. Ça concerne un élément assez évident, étant donné la regrettée Carrie Fisher, mais dans le doute, je le mets en caché.


Ce manque de respect hallucinant.
Leia meurt donc. Mais c’est encore pire que Luke, qui mourrait déjà d’avoir fait un trop gros pet. Là on voit juste son bras se lever, on ne voit même pas son visage qui est dans l’ombre. Et pouf, un drap sur un corps, là elle est morte. Mais putain, le dernier plan qu’on a du personnage ressemblant à autre chose qu’un bras, c’est un plan de dos où elle est traînée comme une vieille mamie grabataire emmenée à l’hospice, soutenue par un figurant. Qu’est-ce que c’est que ça putain ?
Alors, cela dit, ça donne lieu au seul passage où j’ai ressenti une émotion réelle, le seul bon point du film : le moment où Chewbacca apprend sa mort et qu’il se met en PLS à chialer. Bon, ce passage dure deux petites secondes, parce qu’encore une fois, il n’y a pas le temps de développer quoi que ce soit.


Allez, un autre et dernier petit élément en caché, mais il est tellement ridicule, il faut impérativement que j’en parle, c’est juste hilarant :


rey et kilo s’embrassent.
Voilà, comme ça, c’est gratos.
On a vu l’intégralité de leur relation à l’écran, elle doit avoir une durée au sein de l’univers d’une poignée d’heures qui sont constituées de : il a tenté de la torturer ; il a tué son père ; elle lui a ouvert la tête à coup de sabre ; ils ont eu une conversation skype où il a tenté de faire passer Luke pour le méchant en mentant et manipulant ; il l’a piégé ; ils se sont battus cinq minutes contre un ennemi commun, puis il lui a dit qu’en fait c’était lui le méchant ; et finalement ils se sont tapés dessus deux ou trois fois de plus. Ah, si pardon, ils ont eu une conversation chatroulette où il était torse poil. Ouuuh, j’en suis tout émoustillé.
Mais du coup, voilà, ils sont amoureux grâce à toute cette relation de tendresse et de temps passé ensemble.


Je tiens à dire que quelques personnes dans la salle ont hué cette scène.


En fait, dès le texte d’introduction, emblématique de la saga, on voit tout de suite qu’il y a une odeur de merde. Il fait trois paragraphes de trois lignes chacun. Le putain de texte d’introduction d’un épisode de Star Wars tient en entier et en lisible en une seule image. Quel aveux de “on s’en branle du scénario” faut-il de plus ?


Il y aurait tellement de choses à dire en plus, tellement de choses hallucinantes, incroyables, ahurissantes ! Ce film est un festival de la surenchère et du n’importe quoi. À croire qu’entre Johnson et Abrams, ils se sont juste fait un concours de qui ferait le pire film. C’est purement et simplement du complet foutage de gueule en bonne et due forme.


Bon, j’ai beaucoup ri, c’est vrai, mais je n’ai clairement pas passé un bon moment. C’était du rire quasiment nerveux. Je vais dire un truc qui me semble incroyable à dire, mais Les derniers Jedi est en réalité un meilleur film et un meilleur Star Wars que celui-ci. Cependant, il reste celui que je déteste le plus, car il est sans conteste la cause de ce résultat catastrophique.
Un nanar.
Un nanar putain.

Mais le problème, c’est que ce n’est pas n’importe quel nanar. Non, un nanar, souvent j’ai du plaisir à le voir, et à le revoir même. Parce que c’est marrant. Et parce que ce sont des sujets dont je me fous.
Là, c’est un nanar avec écrit Star Wars dessus. Et ce n’est pas un fan-film internet avec un budget inexistant et des costumes pourris, non. C’est un film canon, tout ce qu’il y a de plus officiel, avec des millions de dollars derrière.
Comment en est-on arrivé là ?


Toute saga a une fin, c’est vrai.
Celle de Star Wars, la saga des Skywalker, a eu lieu en mai 2005.
Et pour ce qui a pu arriver ensuite, et bien, je vais laisser la parole à Obiwan : que la force soit avec vous...

Lotharie
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le 19 déc. 2019

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