Malgré la destruction de la nouvelle étoile de la mort, de l’empereur et de Dark Vador, l’Empire continue de sévir parce qu’il faut bien des méchants. Les rebelles sont apparemment incapables de construire une république stable ainsi qu’une armée puissante et restent des ploucs zonant dans l’espace en se cachant. Sur Jakku, une esclave abandonnée par ses parents trime toute la journée en plein désert pour désosser des carcasses de star destroyer et se nourrit de protéines synthétiques. Mais bon, c’est la future nouvelle Jedi, donc elle garde un corps athlétique ainsi que sa santé mentale. D’autant plus que le remplaçant de Dark Vador n’est pas bien dangereux, le moindre stormtrooper peut le poutrer à l’épée laser…


Mickey a acheté à prix d’or la franchise Star wars et entend bien rentrer dans ses fonds. Il lance donc la machine à fric à plein régime. Trilogie, séries, animés, et jouets à gogo, la souris cupide ne lésine pas. Elle commence par balancer aux chiottes les idées du créateur de ce monde, George Lucas et mise sur le pognon. Pour le premier opus, Mickey embauche un réalisateur lambda, J. J. Abrams, qui pond des films sur commandes (Mission impossible 3 et 2 Star trek). Ce type a tout de même un certain talent, car c’est lui qui a scénarisé et réalisé Super 8. J. J. Abrams participe à l’écriture du scénario de cet opus avec Michael Arndt, un autre scénariste et Lawrence Kasdan, celui qui a touché la légende en coécrivant L’Empire contre-attaque ainsi que Le Retour du Jedi. Bon, y a moyen de faire quelque chose avec ces compétences.


Sauf que ces artistes ont dû être chapeautés par un directeur en marketing zélé qui lui, voulait absolument faire du fric pour plaire à ses supérieurs. Pour cela, le commercial s’est donc basé sur tout un tas d’études d’opinions chez les fans et son constat est sans appel. Pour plaire, il faut :

– un jeune qui apprend à devenir Jedi. On prendra une fille, girl power oblige.

– un méchant du genre de Dark Vador. Prenez un grand gars pâle et brun, ça ira.

– les rebelles faibles contre un gros Empire oppresseur. OK, on va arranger ça.

– le Faucon Millenium. Sortez-le du carton dans le grenier et dépoussiérez-le.

– Han Solo et Chewbacca. Idem, ils sont dans le carton 28.

– péter une étoile noire. Heu, il nous reste une étoile noire ? Non, bah prenez une planète alors. Mais si, c’est rond, ça passera.


Du coup, le commercial a filé un cahier des charges aux scénaristes, un budget pharaonique aux infographistes, et une deadline à tout le monde pour que la sortie du film soit coordonnée avec celle des jouets et coïncide avec la campagne de pub.


Dans les entreprises, les employés font surtout leur boulot pour plaire à leurs supérieurs. Ici, réalisateur et scénaristes ont fait pareil. Avec tous ces ingrédients, ils ont sorti… un remake du Nouvel espoir, mais la cohérence en moins. Ils ont pourtant fait des efforts, les bougres ! Ils ont sûrement contacté un rôliste pour parfaire leur monde. Pas de bol, le gars devait jouer un chasseur de prime. Donc, dans le film, on a droit à des détails très précis comme la différence de puissance entre un blaster, un blaster lourd et une arbalète laser. On aperçoit également un bâton de force, arme plutôt étrange chez les stormtroopers. En revanche, tout ce qui a trait à la Force, notamment les pouvoirs des Jedis, est magistralement foiré. Kylo Ren est un adolescent attardé qui a mis tous ses XP dans son pouvoir d’arrêt sur image et qui, du coup, est infoutu de se battre (il ne vainc qu’une chaise). Rey devient Jedi en quelques mois, alors que Luke, qui n’était pas le dernier des manchots (ha ha!), a mis des années. Pourquoi se faire chier avec Yoda quand, pour contrôler un garde, il suffit de se gourer une fois et de recommencer pour que ça marche ? La surenchère sur l’étoile de la mort est consternante et l’ensemble forme une bouffonnerie navrante ainsi qu’une insulte à un chef-d’œuvre du cinéma.


Si le prequel des années 2000 était une aberration scénaristique qui enchaînait les incohérences avec les premiers films, cette trilogie-là commence avec un carnage délirant qui va jusqu’à ajouter des armes magiques dans un monde éminemment scientifique (la Force, ne l’oublions pas, est un fluide qui baigne l’univers et que tout un chacun peut maîtriser avec de l’entraînement, quoi qu’en dise Qui-Gon). Si les médias vénaux encensent le film, les fans, eux, crient à l’hérésie. Même George Lucas se fâche, mais se rétracte, faute d’avoir les testicules de tenir tête à ses maîtres.


Star wars 7 est une immonde bouse cinématographique qui n’a que de jolies images à offrir. Scénario débile, monde incohérent, jeu flasque (même Harrison Ford ne semble pas savoir ce qu’il fout là), ce produit est surtout une immense insulte à l’une des plus belles œuvres d’art du XXème siècle. À voir comme exemple de décadence d’une civilisation ou comme vomitif puissant.

OeilDePatrick
1
Écrit par

Créée

il y a 5 jours

Critique lue 3 fois

OeilDePatrick

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Star Wars - Le Réveil de la Force

Star Wars - Le Réveil de la Force
Samu-L
6

Star Wars Episode VII: A New Hope Strikes Back

Divulgâchage épique dans ce billet!!! Au départ, j'avais décidé de pas intervenir. Je m'étais dis: " mon petit Sam, est-ce que ça vaut vraiment la peine de t'embarquer là dedans? Parce que tu sais...

le 18 déc. 2015

286 j'aime

97

Star Wars - Le Réveil de la Force
Palplathune
4

La force a la gueule de bois

Quand on critique quelque chose qui tient autant de l'affectif que Star Wars, il est bon de dire d'où l'on vient. En l'occurrence, je suis un (relativement) vieux fan de la trilogie originale. Cet...

le 20 déc. 2015

238 j'aime

38

Du même critique

Hammer and Bolter
OeilDePatrick
6

The emperor protects !

Ah, Warhammer 40 000 ! ! ! Chaque épisode est un one shot sur une faction du monde, et il y en a ! Si les dessins sont passables et l’animation est franchement moche, les scénarios sont savoureux. On...

le 4 févr. 2023

2 j'aime

Ghost in the Shell
OeilDePatrick
10

Chef-d'œuvre

Dans un monde cyberpunk, deux officiers de la section 9 enquêtent sur un pirate informatique. Entièrement cybernétisés, les policiers appartiennent corps et âmes au gouvernement, ce qui fait douter...

le 1 nov. 2022

2 j'aime

Errementari
OeilDePatrick
7

Arte handia

Au milieu du XIXème siècle en plein Pays basque, un fonctionnaire arrive dans un petit village pour enquêter sur un trésor disparu pendant la guerre. Le suspect est un forgeron à la réputation...

le 29 nov. 2024

1 j'aime