Il y a bien longtemps dans une décennie lointaine, très lointaine, un film allait révolutionner le monde du marketing, son nom : Star Wars. Pour son troisième film, George Lucas créait un univers original, en trouvant son inspiration dans divers films, dont La Forteresse Cachée d'Akira Kurosawa. Le succès est immense, l'histoire est en route et cinq autre épisodes vont voir le jour, avec plus où moins de réussite.


Pour cette troisième et dernière trilogie, George Lucas passe la main. Après avoir mis à mal la saga, avec une seconde trilogie insipide, il a revendu ses parts à Walt Disney et c'est J.J. Abrams qui s'y colle, avec le soutien Lawrence Kasdan au scénario. Il va respecter l'univers de Star Wars, en remplissant scrupuleusement le cahier des charges, pour contenter les fans, tout en séduisant les nouveaux venus dans cette aventure. Le spectacle est au rendez-vous, les effets spéciaux sont réussis et on décolle parfois de notre siège, au point d'avoir envie d'applaudir face aux envolées du Faucon Millenium.
Mais au fil des minutes, on a surtout l'impression d'être devant un remake. DD-8 remplace merveilleusement bien R2-D2, mais avec la même mission que dans le premier Star Wars (enfin, le quatrième, donc La Guerre des étoiles) et ce sera comme cela tout le long, avec le même objectif : détruire une nouvelle étoile noire, encore plus grande. Il y a aussi des scènes similaires, avec certaines issues d'autres épisodes. Cela ressemble à un best-of, on prend le meilleur, on mélange le tout et on espère sortir un truc de ouf! Ce n'est pas vraiment le cas, mais c'est tout de même du grand spectacle.


Star Wars : Next Generation. Les nouveaux personnages sont tous réussis, avec une différence, la femme prend le pouvoir. La princesse Leia (Carrie Fischer) en imposait déjà à Luke Skywalker (Mark Hamill) et Han Solo (Harrison Ford), mais là, c'est une autre histoire. Rey (Daisy Ridley) est en haut de l'affiche et porte fièrement le film sur ses épaules. Son duo avec l'autre star du film, Finn (John Boyega) renverse tout sur son passage, que ce soit dans l'action, l'humour et l'émotion. Ce sont deux grandes révélations, même si on a déjà pu voir le second dans le sympathique Attack the Block. Autant Mark Hamill était un jeune débutant avec peu de charisme, autant ces deux-là déboulent en force à l'écran et marquent aussitôt les esprits.
C'est la principale force du film, avoir su apporter du sang neuf et talentueux, tout en les entourant avec un des meilleurs acteurs actuels Oscar Isaac, d'autres en devenir Adam Driver et Domhnall Gleeson, sans oublier la légende Max Von Sydow.
L'alchimie est parfaite entre l'ancienne et la nouvelle génération, même si Harrison Ford fait un brin ringard, à force de jouer encore et encore avec les références. Son arrivée a pour effet de baisser un peu le rythme, c'est vrai qu'il n'est plus tout jeune, alors que Chewbacca (Peter Mayhew) semble éternel. C'est sympa les private jokes, mais à petite dose. On sait qu'il faut contenter le fan qui vient de se taper les six épisodes pour se mettre à jour et débarque avec son sabre en plastique à la main pour faire son intéressant, mais ne sait plus quoi en faire dès qu'il prend place dans la salle. Bref, un peu de retenue et de subtilité, n'aurait pas fait de mal à ce space opéra vrombissant sous la musique enthousiasmante de John Williams.


Du sang, tu verras. Star Wars n'est plus un spectacle destiné pour les 7 à 77 ans, les enfants sont priés de ne pas accompagner leurs parents. On retrouve le côté sombre de la première trilogie, où les similitudes avec les heures obscures de notre histoire sont toujours aussi présentes. Le premier ordre est la version futuriste du troisième Reich et le discours enflammé du général Hux (Domhnall Gleeson), où sa voix prend des intonations Hitlérienne, ne laisse aucun doute sur ses ambitions. Ils détruisent des planètes et effacent de la surface de l'univers diverses populations, mais La Résistance ne compte pas les laisser faire.
A la recherche de Luke, est le fil rouge de l'histoire. La Résistance et Le premier ordre se tirent la bourre en jouant des sabres lasers, pour mettre la main sur le dernier chevalier Jedi. On va assister à divers batailles sur terre, comme dans l'espace, avec une 3D efficace. J.J. Abrams a tout mis en oeuvre pour nous en enjailler, au point de nous permettre d'avoir l'Impérial Destroyer à porter de mains, c'est impressionnant. Il en est de même avec les plans sur la planète désertique Jakku, où les traces des précédents affrontements restent en mémoire. Le spectacle est bien au rendez-vous, mais le scénario est un simple copier/coller. L'absence d'originalité, de prise de risque ne permet pas de rendre l'oeuvre aussi inoubliable que L'Empire contre-attaque, mais on passe tout de même un bon moment, dans cette galaxie qui nous des étoiles plein les yeux.


Maintenant, ils nous restent plus qu'à attendre la suite, avec moins d'appréhensions. J.J. Abrams s'en sort bien, il va pouvoir mettre son empreinte et nous faire une Irvin kershner, à moins qu'il se rate comme son Star Trek Into Darkness ? Voilà, en moi la peur, j'ai mis....

easy2fly
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le 19 déc. 2015

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Laurent Doe

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