Il est complètement inutile de prétendre "critiquer" "Le Réveil de la Force", objet de consommation marketé à outrance, symbole sociétal, élément d'un mythe à la dimension des ambitions de notre monde... bref, tout et n'importe quoi sauf un "film de cinéma" au sens traditionnel du terme. S'il s'agissait d'un film, je dirais qu'il est bien dirigé (c'est-à-dire correctement rythmé et construit, avec quelques scènes frappantes, surtout au début et à la fin quand même), plutôt bien interprété, avec une mention spéciale à Adam Driver (touchant dans un rôle surprenant et complexe) et Daisy Ridley (charismatique, engagée et totalement crédible), mais moyennement bien scénarisé : divertissant sans plus, un peu stupide à force de multiplier les incohérences, mais jamais honteux, à la différence de plusieurs de ses prédécesseurs de la saga. Mais comme il ne s'agit pas vraiment d'un film, il est plus pertinent de réfléchir à la manière dont JJ Abrams contribue au "mythe Star Wars" : en faisant du "Réveil de la Force" une copie quasi identique mais inversée du premier film, où fils / filles et père / mère ont échangé leurs places, et où, idée vraiment stimulante, c'est le "côté lumineux de la Force" qui séduit les agents du mal, entre stormtrooper abandonnant son uniforme et "grand méchant" hésitant sur son devenir. Ce programme ambitieux (montrer la cyclicité inhérente au monde, la réversibilité parents/enfants et bien/mal) est clairement la manière la plus intelligente de contribuer à l'importance (que l'on pourra juger démesurée, mais c'est une autre histoire) de la mythologie créée par George Lucas, "a long time ago"...
... Sinon, personnellement, je ne trouve toujours pas "Star Wars" particulièrement intéressant. [Critique écrite en 2016]