Je te donne ma critique #43
Spoiler alerte !
Et oui encore une. Ma précédente critique se portait sur un opus de Star Wars et bien là je réalise un doublé dans l’histoire de sens critique, personne avant moi n’avait fait ça. Bah ouais je suis un thug un peu comme ce cher Rian Johnson tiens. Et oui Star Wars 8 vient de sortir et il fait parler de lui en bien et en mal. Non ce n’est pas un jeu de mots. Un nouveau volet qui bouscule les petites habitudes des fans de la première heure et qui donc viennent blâmer le film, ou d’autres qui ont complètement adhéré à ces décisions scénaristiques qui donnent à ce film ses propres codes. Bon je n’irai pas jusqu’à dire que Johnson réinvente la saga mais il la renouvelle avec des idées intéressantes et oser qui m’ont beaucoup plu. Le réalisateur décide de prendre le contre-pied de tout ce qui avait été établi et mis en place dans le VII. Il respecte tout de même certaines choses mais fait de ce Star Wars son film.
Le premier opus de cette nouvelle trilogie étant un vibrant hommage à la trilogie d’origine voir un peu trop, celui-ci prend une direction opposée tout en gardant tout de même les fondamentaux propres à la saga. Ici Johnson déconstruit presque le mythe pour le reconstruire avec sa propre vision, cela est fait je trouve intelligemment mais avec tout de même quelques erreurs de parcours. Ce Star Wars nous entraine en terrain inconnu et cela apporte je trouve un véritable rafraîchissement. Malgré un CV relativement peu épais, il y a une sacrée maîtrise dans la mise en scène. C’est toujours bien rythmé, énergique et visuellement époustouflant avec de superbes plans larges et des plans iconiques presque « Christique » notamment quand Mark Hamill apparaît. Presque comme un arrêt sur image pour contempler cet être adulé. Luke Skywalker n’est désormais plus un personnage culte, il a atteint un statut encore plus haut.Johnson crée la surprise en annulant toutes les théories que j’avais sur le métrage, et mieux encore il me contredit. Je cite dans ma précédente critique :
Luke devient à partir de ce moment-là pour ma part le personnage le plus humble au côté de Yoda.
Une phrase qui perd un peu de sa valeur puisque le réalisateur évite tout manichéisme même avec Luke qui va bénéficier d’un traitement totalement inédit, la scène qui vient contredire ma phrase n’est autre que celle-ci :
quand Luke se demande sabre à la main s'il doit tuer le jeune Ben Solo. Enfin bref dans ce film, de la surprise et des retournements de situation en veux-tu en voilà. Luke ici incarne la puissance et ce côté mystérieux qui fait le charme de ce personnage. Kylo Ren est sans conteste le plus gros point fort depuis le lancement de cette nouvelle ère star Wars. On ne tente pas de nous refaire un Dark Vador bis mais un méchant avec sa personnalité et son propre background.
L’acteur est fascinant, intrigant, chacune de ses apparitions force le respect, mais surtout il incarne un personnage difficile à cerner dans ses motivations. Imprévisible et imposant si je devais le décrire en quelques mots . J’aime beaucoup l’effet miroir que l’on peut lui trouver avec Darth Vader. Ce dernier tentait de renier son côté obscur en voulant conserver cette lumière en lui. Ici c’est l’inverse qui se produit avec cet antagoniste qui pour ma part s’avère le plus intéressant à suivre.
Ce film comme pour tous les autres films de la saga nous présente plusieurs arcs, une marque de fabrique depuis le V. Ici il y en a 3. La première concerne Rey et son entraînement ainsi que sa dualité mentale avec Kylo. La plus intéressante de toute car non seulement elle nous apporte des éléments de réponse et fait perdre à Rey cette innocence qu’elle avait dans le VII, pour nous offrir ainsi un personnage encore mieux écrit sur le papier. C’est aussi un arc qui nous parle de la force, des Jedi, en allant encore plus loin qu’aucun film n’est allé. On nous expose la force de manière grandiose presque divine. La force est puissante dans ma famille. Une phrase qui là pour le coup prend tout son sens. Ce duel de force entre Kylo et Rey fait partie des meilleurs moments, ce qui les rapproche c’est qu’ils sont tous deux en quête de réponse, Ils se complètent. L’alchimie entre ses deux personnages fonctionne assez bien et ses derniers nous offrent de belles prestations. Un duo efficace qui atteint des sommets et qui permet alors de les approfondir. Quant à La relation qui se noue entre Rey et Luke cette dernière a du mal à s’installer et une certaine lenteur se fait ressentir, à cause d’un Luke qui a du mal à prendre une décision. Heureusement ce dernier donne à son personnage une pointe d’humour qui vient alléger cette partie-là.
La seconde intrigue est plaisante à suivre mais recèle de défauts. Tout d’abord pour rester dans le positif on nous présente enfin le personnage de Poe Dameron et son caractère. Le réalisateur décide de le sortir de l’ombre pour lui offrir un rôle plus conséquent et étoffer ainsi ce protagoniste.Surprise de voir Laura Dern dans ce film, je n’ai pas dû faire attention en regardant les bandes-annonces, une bonne interprétation de sa part et elle a le rôle que Carrie Fisher aurait dû avoir. Mon coup de gueule commence donc ici. Le problème actuellement avec les films à gros budget c’est de vouloir nous teaser un personnage important dans le film mais pour mieux l’utiliser dans la suite. Par exemple et toujours avec Disney, le Soldat de l’hiver. Sauf que là malheureusement il y a eu un drame et leur petit plan tombe a l’eau. Il faudrait sérieusement arrêter ce procédé parce que ça ne sert à rien. Le peu d’apparition qu’elle fait nous rend un brin nostalgique, encore une fois l’actrice sait tenir son rôle. Malheureusement une scène totalement ridicule la concernant qui aurait pu être évité. Il aurait fallu couper au moment où l’on voit sa main bouger et là un vaisseau de secours s’approche d’elle pour la sauver. La scène aurait fait moins tache. Johnson tente parfois certaines choses mais là il échoue lamentablement, dommage. Du côté du casting du Premier ordre, Hux et le leader suprême reste de bons personnages mais anecdotiques et toujours aucune nouveauté les concernant, on pourra noter une apparition un peu plus longue de Snoke où l’on comprend un peu mieux ses motivations mais son personnage est à peine effleuré.Le réalisateur décide tout bonnement de le tuer par l’intermédiaire de Kylo Ren, un risque considérable mais oser qui brise le schéma habituel. Cette décision m’a choqué mais en même temps j’admire cette prise de risque qui je l’espère n’aura pas d’impact sur la suite des événements.
Viens maintenant l’intrigue la moins intéressante qui vient se greffer à partir de l’intrigue avec Poe et Cie. Elle arrive comme un cheveu sur la soupe, au milieu du film. Finn et la nouvelle sont également au beau milieu d’une planète inconnue et il ne se passera rien qui fasse avancer le fil rouge et la love Story entre ses deux là et ridicule et malaisante. Mal amener les 2 personnages ne dégage rien et son transparent. Ceci dit je n’ai rien contre Finn et les seules choses que j’aime chez lui se résument à ça: son amitié sincère avec Rey
Son côté craintif et parfois pied gauche
Cette intrigue n’a qu’un seul intérêt c’est de démanteler les fameuses mœurs de la saga où tout ce côté manichéisme assumé pleinement dans la trilogie originale se voit ici renverser par le biais de cette nouvelle planète avec ses propres règles. DJ une sorte de Lando incarné par Del Toro très à l’aise et intriguant n’aura malheureusement que peu de scènes pour que l’on s’en fasse pleinement une idée. Ni bon ni mauvais. Voilà ce que tend à nous démontrer ce nouvel opus. Il est donc plus difficile de cerner les personnages ce qui les rend énigmatiques et originaux là où pour les autres films c’est plus facile de se faire une idée. Par exemple cela peut se traduire par les tenues vestimentaires. Épisode IV avec un Luke aux couleurs blanches. Un Dark Vador qui lui aborde un noir ténébreux. C’est donc facile et rapide à comprendre.
DJ lui une tenue aux couleurs grise, ce qui laisse un flou quant au caractère définitif du personnage. Rian Johnson distille les références du 7e art ici et là dans son métrage ( Harry Potter, Back To The Future) un film esthétiquement réussi, des choix scénaristique surprenants et qui emmènent la saga dans une direction inédite.
Tel un contrebandier il remplit parfaitement son contrat en nous servant un film au ton résolument plus sombre. Ce dernier répond également à des questions laissées en suspens dans l’épisode VII. Il y a cependant des maladresses dans le scénario, un manque de phrase culte, un antagoniste qui revient à la vie sans aucune once d’explication, un humour en début de film presque surchargé, on évite de justesse la surdose.Il est dommage de voir des figures emblématiques de la saga comme R2, Chewie ou encore C3 PO relégué à de simples apparitions furtives. Je comprends le fait que cette nouvelle trilogie se doit de nous en apprendre plus sur les nouveaux mais tout de même. La scène qui se coupe au moment où Luke apprend la mort de Han annule tout effet dramatique et j’ai eu du mal à la digérer puisque cette séquence aurait pu être très belle et émouvante. J’ai également pu voir une fausse prise de risque pour le personnage de Finn avec un faux sacrifice en fin de film. Beaucoup de tension dans cette scène pour au final...bah ça. Fort dommage surtout qu’il aurait pu faire la différence avec son homologue l’épisode V qui devait tuer Han Solo. Oui j’ai bel et bien employé le terme homologue car ce film est presque un copié-collé dans sa construction narrative. Rian Johnson a simplement su s’inspirer par rapport au épisode V et VI de manière plus subtile et moins voyante que JJ Abrams. Quelle tristesse de voir une BO assez faiblarde me concernant, un véritable manque de morceaux marquants, une composition qui m’a laissé de marbre, seul quelque morceau retiennent un peu mon attention. Malgré ma déception je ne pas en vouloir à John Williams, un grand homme qui n’a plus rien à prouver. Cette nouvelle trilogie se démarque enfin avec ce huitième opus en proposant quelque chose de neuf, et apporte enfin ce souffle nouveau tant attendu dans le VII qui malheureusement avait déçu à ce niveau-là. Le réalisateur fait presque table rase du passé en dévoilant de nouveau enjeux, mais aussi de nouvelles créatures et planètes visuellement très réussies qui viennent donner au film sa propre identité. Bref un Star Wars qui nous colle au siège avec des combats intergalactiques sensationnels et des combats aux sabres laser épique. Un opus qui une fois de plus nous fait rêver et nous emmène très très loin dans la galaxie. L’épisode IX sera pour moi placé sous le signe de l’émotion, notre cher trio n’est plus. Carrie Fisher s’en est allé rejoindre la force au côté de son frère et de son bien-aimé.