(Attention spoiler)
Dans le film, du début à la fin : du fan-service, baveux. En veux-tu en voilà. Des blagues qui s’enchaînent, les unes moins drôles que les autres avec un nouveau Jar Jar insupportable et décuplé : les "Porgs", censés faire rire des enfants capricieux qui pleureront devant un jouet hors de prix croisé entre un pingouin et un hibou ressemblant aux peluches de Claire’s.
Certaines scènes pourraient être bonnes, mais non, il faut qu’une de ces apparitions viennent brûler instantanément la rétine. Ne parlons pas du reste des blagues, calculées sur mesure pour faire rire une salle. Totalement artificiel mais ce qui, au plus grand comble de l’humanité, fonctionne.
Des personnages en crise d’adolescence permanente, Luke, ridé, cheveux gris, à l’âge plus que mur, agît comme un enfant de 15 ans. Le sabre laser qu’il lance au-dessus de son épaule, le mouvement pour épousseter sa tunique. Il ne lui manque plus que les chaînes et les piercings. Bonjour la maturité et le travail des personnages.
Les personnages, parlons-en. Si ce n’est Finn, Poe, ou Kylo Ren (dont le personnage est ici majestueux, comparé au 7) ils semblent perdre toute caractérisation, personnalité ou même enjeux intéressant. Rey, qui était un personnage développé et singulier dans le 7, n’est ici que « le personnage principal », vide et insipide.
Des histoires forcées entre les personnages, avec l’apparition de Rose (le politiquement correct des quotas ?) qui ne sert qu’à se lamenter, rendre dramatique une scène ou faire pleurer les violons. Une pseudo-romance sans alchimie, écrit par des adolescents gavés de clichés tous plus vomitifs les uns que les autres (le sacrifice nié parce que « gagner c’est sauver ceux qu’on aime », alors que Finn aurait pu détruire une arme massive).
Car oui, parlons-en de ces personnages principaux qui depuis Han Solo ne meurent plus. Combien de fois Poe se trouve-t-il en ligne de mire, inconscient et prêt à se faire dégommer. Mais non, il s’en sort à chaque fois. Tout comme Leia, dans un plan horriblement laid, qui se tape un vol à la Nosferatu. Au final, heureusement que surgit Amiral Holdo, sa mort faisant partie des rares bonnes scènes.
Rajoutons à tout cela, une séquence de casino qui n’a d’autre intérêt qu’une branlette intellectuelle autour d’un discours social prémâché et sans fond.
Il reste de très bon moments, comme l’interaction entre Rey et Ben Solo, très bien mise en scène, ou encore la bataille finale, moment spectaculaire du film – mais bien entendue, plombée par l’arrivée d’un guignol à plumes dont Chewbacca aurait bien pu se passer. Car bien sûr, ces Porgs sont mis au même rang que Chewie qui perd face à eux toute crédibilité et toute psychologie présente dans la trilogie originale.
Pourquoi 5/10 ? Parce que malgré tout la technique reste maîtrisée (encore heureux). Mais la technique et les bonnes franchises ne font pas tout. Un film correct, bien décevant.