La plus célèbre saga de l'histoire du Cinéma continue sa route canonique après un Épisode VII aux allures de remake et son spin-off situé juste avant la première trilogie. Désormais confiée à l'excellent Rian Johnson (Looper), la suite des aventures de Rey, Finn et Poe va diviser, surprendre, émerveiller ou décevoir. Côté mise en scène, Johnson terrasse ses prédécesseurs et abuse d'une maestria de plans absolument renversants. Pour le reste, c'est la déception. La vraie.
Tout ce qui a été amené dans l'épisode précédent se retrouve au même point tandis que les fameuses révélations tant attendues sur les personnages sont soit inexistantes soit décevantes. On attendait le retour de Luke avec impatience, les ardeurs sont calmées dès sa première apparition comico-ridicule qui s'enchainera pendant tout le métrage à base de blagues, de mimiques et de cool attitude ringarde. Gros point noir du film, l'humour décalé clairement emprunté au MCU s'avère omniprésent et ne marche tout simplement pas ici.
Cet humour se lie à une écriture ratée de Johnson qui base tout son scénario sur des pirouettes fatigantes, des coups de théâtre vains et sans panache, comme s'il voulait à chaque fois nous dire "Tu croyais que c'était ça ? Et bien non raté !". À jouer au plus malin et à vouloir transgresser les codes à chaque séquence, le réalisateur-scénariste se fourvoie, perd son spectateur et semble livrer une version alternative de Star Wars où tout n'est que vannes et faux-semblants.
Les puristes crieront au scandale, les autres au génie, mais dans tous les cas le long-métrage souffre indéniablement d'un rythme bâtard, d'un scénario n'allant nulle part et d'une direction d'acteurs inexistantes. Reste quelques trouvailles visuelles mémorables (l'affrontement au sabre laser contre les gardes prétoriens, l'assaut de vaisseaux sur la planète Crait...) et une certaine audace visant à apporter du sang neuf à la saga, hélas bien trop mal écrite et en totale roue libre. La fin d'une époque.