Dans cet opus, les personnages gagnent en épaisseur, les relations interpersonnelles sont très développées. Celle essentielle entre Rey et Luke, mais aussi entre Rey et Kylo ; ainsi que les relations plus secondaires entre Finn et Rose, entre Poe et l’Amiral Amilyn Holdo.
Ces relations sont souvent difficiles, conflictuelles. La relation à distance entre Rey et Kylo est particulièrement intéressante, c’est là l’élément le plus nouveau et le plus original par rapport à tout ce que nous a déjà raconté la saga. Rey et Kylo sont attirés l’un par l’autre et une complicité se crée peu à peu. Ils se confient l’un à l’autre, ils tentent chacun d’amener l’autre dans son propre camp. Autre élément nouveau et original : Luke qui avait su voir la lumière dans son père, n’a su voir que les ténèbres chez son neveu… Devenu ermite sur son île, c’est un homme sombre, résigné, sans espoir. Depuis le début je n’accroche pas avec son personnage et avec l’acteur. Ça ne s’améliore pas avec cet épisode… Heureusement Yoda n’est pas loin pour le remettre en selle…
Le personnage le plus intéressant est celui de Rey, à la fois déterminée, forte et tout en même temps en recherche et fragile. Une fille qui ose prendre de vrais risques et qui n’a rien de naïve. Ça fait du bien de voir des personnages féminins qui ont de l’épaisseur au cinéma. Ce n’est malheureusement encore pas si fréquent…
The Last Jedi, un épisode intéressant dans lequel la lumière n’est pas totalement lumière et les ténèbres totalement ténèbres, où la question de la pertinence de la catégorie : bons / méchants, est posée (DJ), où les repères sont brouillés ; où ceux qui sont exclus comme impulsif (Poe) par ceux qui se croient plus sage (Holdo) méritent peut-être aussi d’être pris au sérieux… où se posent des questions du genre : jusqu’où obéir à ceux qui sont en poste de commandement quand on pense que leur jugement est faussé ou qu’ils prennent les mauvaises décisions ?
Je trouve que cet épisode est l’un des plus proche de notre réalité souvent complexe dans laquelle il est difficile d’y voir clair et de faire les bons choix.
Pourtant, si les repères sont brouillés, la différence existe entre le côté de la force obscure et le côté de la lumière. Tous se battent mais pas de la même manière, ni pour les mêmes raisons. Du côté de la lumière, je retiens cette réplique : « c’est comme ça qu’on va gagner, pas en combattant ceux qu’on déteste, mais en sauvant ceux qu’on aime. » Et en contrepoint, du côté des ténèbres : « Général Hux, avancez. Pas de quartier, pas de prisonniers » : c’est la ligne de partage entre la lumière et les ténèbres. Il y a ceux qui veulent détruire et ceux qui cherchent à protéger.
Tout en étant complexe, cet épisode est assaisonné de touches d’humour bienvenues tel le fer à repasser qui s’abat, à la façon d’une navette spatiale en train d’atterrir, sur un vêtement à repasser ou BB-8 qui se révèle être un as de la gâchette
Cet épisode prouve que cette suite de Star Wars a échappé à la disneylisation qu’on pouvait craindre après le rachat de Lukasfilm par The Walt Disney Compagny…