Starfighter
5.9
Starfighter

Film de Nick Castle (1984)

Nom d'une pipe de chameau vermoulu ! Que ce film a vieilli! Il est vrai qu'il partait de loin, étant donné qu’il était vieux déjà à sa sortie en 1984. Il a tellement pris un méchant coup qu’il a acquis une vraie plus-value : une nanarisation des plus réjouissantes. Avec mon beau-fils, on s’est bien amusé à revoir cet objet involontairement ridicule.


En 1984, j’avais 12 ans, les premiers jeux vidéo populaires commençaient à s’implémenter dans notre environnement ludique et culturel. Entre les bornes arcades des milk-bars ou les premières consoles à la maison, le jeu avec son ouverture sur des mondes très prometteurs était déjà passionnant, fascinant. Et Starfighter de jouer sur ce commencement de culture geek juvénile et les succès cinématographique de George Lucas.


Parce que ce film essaie d’appliquer (avec quelle maladresse!) les recettes des autres, plagiant avec allégresse du côté de Star Wars sur certains plans. Les premiers balbutiements de dessin animé numérique sont ajoutés avec plus ou moins de bonheur. Moins que plus, de fait. Aujourd’hui, regarder ces cinématiques aux textures si dégueulasses provoque une vraie douleur que le rire anesthésie un peu, heureusement. Oui, mieux vaut en rire, sinon ça risque d’être trop pénible.


Que dire de la distribution, si ce n’est qu’elle est tout aussi mauvaise. Je crois qu’il n’y a guère que Robert Preston à donner quelque éclat à sa performance en cabotinant comme un gamin. Mais, il faut avouer que le scénario très faiblard ne laisse aucun espace, aucune vraie possibilité de faire montre de son talent. Les personnages n’ont que des dialogues imbéciles : comment les acteurs pourraient-ils briller?


Dès sa sortie, je me souviens de l’effarement qui m’avait habité devant un truc pareil. J’étais pourtant fasciné par l’idée de base : un jeune joueur est recruté par des extra-terrestres pour devenir Luke Skywalker, grosso merdo.


Mais on voit très facilement, trop grossièrement comment le scénario essaie de caresser le jeune public dans le sens du poil. La question de l’émancipation par le jeu est écrite à la truelle. Le béton déborde de partout. Sans aucun début de style propre, le film dégueule son application de maçon à construire un monument ultra cheap, chargé, sans originalité, sans subtilité. L’idée première est utilisée avec si peu d’intelligence qu’elle étouffe. Ce n’est pas juste un manque de moyens financiers ni techniques. Le film produit un spectacle navrant, kitch, assez bête qui ne laisse place à la fin qu’à une morne frustration. Si pour un jeune public le film peut susciter un début d’excitation, la façon dont il est construit éteint peu à peu toute velléité d’émerveillement. Pour un public moins jeune, moins concerné par les thèmes abordés, le film n’a pratiquement rien à apporter, surtout à notre époque.


Captures et trombi

Alligator
4
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le 31 mars 2017

Critique lue 309 fois

4 j'aime

Alligator

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