Les idées enfouies sous le sable
La série Stargate apparue sur les petits écrans en fin des années 90 à permis à un public mondial et surtout peu sujets à la base aux univers de science-fiction, de découvrir un nouvel univers, et en particulier ici, de nombreux. Une série riche, agréable, bien réalisée et dans laquelle l'alchimie entre humour, relation et découverte des civilisations inconnues formaient un cocktail salvateur.
Au final peu connaissent, à part probablement les fans de la dite série, le film à l'origine de la franchise. Et il est d'autant plus étonnant de constater que c'est le fameux Roland Emmerich qui s'est attelé à la tâche quand on connait son goût pour les films plus grandiloquent qu'intelligents. On ne sera donc pas surpris, le terrain est connu et toute la longue introduction à la porte des étoiles et son équipe de reconnaissance ne sera qu'une formalité si l'on est déjà familier de la série. Pour autant elle reste classique mais efficace, dotée par ailleurs de superbes effets visuels qui n'ont pas tant vieillis que cela.
Ce n'est qu'à partir de là qu'Emmerich ne démérite pas, restant fidèle à ses idéaux bas du front et son sous message proche du second amendement. Car Stargate est une constante déception et mise en exergue de ce que peut être la volonté de créer un univers sans jamais l'étoffer.
Arrivé sur cette planète, nos personnages, certes déjà connus mais assez limités, découvrent peu à peu un univers et surtout, une civilisation commune à la nôtre mais dont la barrière de la langue empêche tout dialogue. S'ensuit donc moult volontés d'établir le contact, de se faire comprendre par ses indigènes. Mais cela s'arrête là, le réalisateur n'ayant aucune idée de comment étoffer son sujet, sa civilisation, qui se se trouve n'être finalement qu'une vision différente des Egyptiens. Plombé par un rythme lent et dénué de dialogues, ceux-là n'arrivant que très peu à communiquer, à part via les gestes, Stargate ennuie avant d'apporter inévitablement son enjeu principal, son grand méchant.
Un moyen parfait pour Emmerich d'apposer sa touche blockbuster, propice aux grandes envolées et aux explosions. Parfaitement maitrisées autant le dire, certains plans étant à couper le souffle malgré le côté vieillissant de certains effets - on sent d'ailleurs clairement que la série s'est inspirée de cette vision - et permettant au spectateur de se réveiller un peu. Mais au final, que reste-il ? A vrai dire pas grand chose.
D'une bêtise assez crasse la plupart du temps, Stargate ne se révèle être qu'une énième manière de glorifier la toute puissance américaine à travers sa culture des armes, de la malbouffe et de la capacité à prendre le contrôle de soi pour mieux réaliser ses rêves. Allant jusqu'au point de présenter l'Amérique comme le sauveur d'une civilisation qui avant la découverte des armes à feu, des briquets et de la cigarette n'était bonne qu'à creuser le sol. Face à un film comme Atlantide : L'Empire Perdu qui prônait certes les même idées mais avait la décence de ne pas glorifier une culture déjà prépondérante, Stargate n'est qu'un ramassis douteux d'idées pro-américaines qui viennent enfouir toutes les bonnes trouvailles qu'avaient pu avoir Emmerich et son homologue Dead Devlin lorsqu'ils ont décidés d'apposer à l'écran leurs vision. C'est regrettable mais la série à, à mon avis, largement rattrapé le tir.