Une bonne surprise : intelligent, fun et violent!

(...) Starry Eyes de Kevin Kolsch et Dennis Widmyer, (...) Tant mieux pour ce petit film qui est la bonne surprise du festival : intelligent, fun et violent à souhait. Intelligent grâce à une écriture qui fait monter la tension tout au long du film jusqu’à un dernier acte jouissif, à la limite du supportable. C’est l’histoire d’une aspirante actrice qui, après maintes échecs et humiliations ( elle travaille comme serveuse dans une espèce de hooters spécialiste de la patate ), décroche finalement le casting de ses rêves de gloires hollywoodiens. Le film se construit alors comme une longue descente aux enfers, et passent de la lumière à l’obscurité, aussi bien dans l’image que dans le ton adopté. L’introduction est d’ailleurs assez longue et instaure dés le début un climat de confiance avec le spectateur dont la rupture lors d’une séquence particulièrement cruel ne fera qu’accentuer cette descente aux enfers. Tel un Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg, la jeune actrice Alex Essoe crève l’écran et devient de plus en plus méconnaissable au fur et à mesure d’une transformation physique, certes moins extrême que dans La Mouche, mais tout aussi répugnante. La référence y est d’ailleurs totalement assumé car elle s’arrache un moment un ongle en gros plan, pour le plus grand plaisir de l’audience. Le film lorgne également du côté Chromosome 3 du même Cronenberg en dépeignant le portrait d’une femme qui est peu à peu possédée par une force extérieure, ici le star-system. Le film n’a cependant pas que des qualités, et s’étire parfois en longueur dans des confrontations dialoguées pas franchement subtil avec les colocataires de l’héroïne. En effet, la force et la présence de l’actrice à l’écran, notamment dans une scène de casting stroboscopique incroyable tellement immersive et habitée qu’on a l’impression qu’elle joue devant nous, rend ces petites altercations anecdotiques pas franchement crédibles. Mais c’est le danger de construire un personnage principal aussi puissant et caractérisé, car il prend le pas sur tous les autres personnages du film qui ne deviennent alors que des ébauches. Malgré un pitch de base pas très original, les réalisateurs ont su nous livrer un film prenant, grâce à une mise en scène efficace qui a tendance à s’effacer dans une première partie du film pour mieux fulgurer l’écran dans un dernier acte viscéral, mais surtout grâce à une actrice magnifique, même lorsqu’elle perd ses cheveux, ses ongles et sa peau.
VictorTsaconas
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le 30 nov. 2014

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Victor Tsaconas

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